Dati tire à boulets rouges sur Fillon, Copé devrait tenter une médiation
Hier, Pierre Charon élu haut la main sénateur de Paris sur une liste dissidente de celle de l'UMP, qui n'obtient que deux sièges. Aujourd’hui, Rachida Dati toutes griffes dehors face à François Fillon, qui brigue pour les prochaines législatives la même circonscription parisienne qu'elle et qui se verrait bien, pourquoi pas, à la mairie en 2014 … " François Fillon, c'est le Premier ministre de la France. Je suis choquée qu'il soit plus préoccupé par son avenir personnel ", a réagi l'ancienne Garde des Seaux sur France Inter/France Culture/le Mouv'. C’est donc dans ce contexte que Jean-François Copé reçoit aujourd’hui les élus et responsables UMP parisiens. Objectif pour le patron de la majorité, remettre de l’ordre, calmer les esprits et resserrer les rangs à six mois du premier tour de la présidentielle. La tâche s’annonce difficile.
Après la défaite historique de la droite aux sénatoriales, le Premier ministre, élu dans la Sarthe depuis 1981, jetait un nouveau pavé dans la marre le 15 octobre dernier en se déclarant candidat aux législative de 2012 à Paris : " Après 30 ans d’action publique dans notre département, je ressens la nécessité de passer la main, de laisser une nouvelle génération apporter sa compétence, son enthousiasme, sa fraîcheur à l’engagement politique". Et donc, aux législatives de 2012, "je solliciterai la confiance des Parisiens" , avait alors expliqué François Fillon lors du congrès des maires sarthois. " Je pense que dans la vie, il faut se fixer de nouveaux défis. Je pense qu'on est moins utile lorsqu'on parcourt sans cesse les mêmes chemins", avait-il ajouté.
Mais hier soir, dans l'émission Radio France Politique, Rachida Dati livrait une version tout à fait différente des raisons de cette candidature : "Il faut dire les choses", lance-t-elle, ajoutant : " Il a dit à des ténors de la majorité qu'il allait être battu dans la Sarthe. Il a dit +je veux une circonscription acquise à la droite+, c'est facile, quel mépris pour la démocratie et pour les électeurs!". Furieuse, elle accuse même le Premier ministre de profiter de sa fonction pour s'implanter à Paris. "Il a le pouvoir, il a les moyens. Il a reçu Jean Tiberi (maire du Ve) et il a permis de faire recruter son fils au ministère des Finances contre l'avis du ministère des Finances. Il reçoit les élus les uns après les autres pour leur proposer des postes et des tas d'autres choses. Il vient de recruter quand même à Matignon une personne pour se charger de sa campagne pour Paris. Et puis il a un beau portrait dans le Figaro à sa gloire"… L’eurodéputée tire à boulets rouges et assure en guise de conclusion : "Je serai candidate aux élections législatives, il n’y a pas de raison que je ne représente pas les habitants du VIIème arrondissement à l’Assemblée nationale." Le ton est donné.
Cécile Mimaut, avec agences
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