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Comment François Bayrou peut rattraper son retard dans ce dernier mois de campagne ?

Dimanche 25 mars, François Bayrou a tenu un meeting au Zénith de Paris. Pour lui, la campagne n'a pas encore commencé. Une conviction qui lui permet d'espérer combler son retard lors de ce dernier mois de campagne.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
François Bayrou, hier au Zénith (BERTRAND GUAY / AFP)

Dimanche 25 mars, François Bayrou a tenu un meeting au Zénith de Paris. Pour lui, la campagne n'a pas encore commencé. Une conviction qui lui permet d'espérer combler son retard lors de ce dernier mois de campagne.

18 heures: Zénith, côté coulisses. François Bayrou, en bras de chemises, et son épouse au même bras, sort de la salle de spectacle. Un sourire massif orne son visage d'autant plus sincère qu'aucun journaliste n'est dans les parages.

Quelques minutes plus tôt, une longue standing ovation a salué la fin de son discours, ponctuée par des "on va gagner et des Bayrou président". Au temps du web 2.0, rien de tel qu'un bon vieux meeting des familles pour requinquer un candidat.

Mais, après l'adrénaline d'un grand meeting et la sécrétion d'endorphine, que peut espérer, ce matin, le candidat du MoDem en ce dernier mois de campagne ?

"La campagne commence"

Après le meeting, tous les principaux lieutenants du candidat adressent aux journalistes le même message: "la campagne n'a pas encore commencé".

"L'égalité du temps de parole va rebattre les cartes", veut croire Philippe Douste-Blazy. "Il y a un moment ,qui n'est pas encore atteint, où les gens rentrent dans la campagne. En 2002, tout s'est joué dans les dernières 48h", assure M. Bayrou, ce qui n'est pas faux. Comme est juste la remarque de Yann Wehrling qui estime "que cette année, la campagne n'a pas la même ferveur qu'en 2007", voulant espérer là une source de mobilisation.

Il n'empêche. Ce mantra s'apparente à de la méthode coué.

Le paradoxe Bayrou

Car, les plus lucides ou les plus sincères ne mésestiment pas les difficultés. "La vie est dure", reconnaît un membre de l'équipe.

Beaucoup ne comprennent pas le paradoxe Bayrou. Pourquoi la popularité et la sympathie dont bénéficie leur candidat auprès de l'opinion ne se traduitsent pas dans les intentions de vote ?

"Moi je propose un nouveau slogan: Faîtes vous plaisir, votez pour le candidat que vous aimez", plaisante Bernard Lehideux. "Tous les conditions sont pourtant réunies pourtant pour que sa candidature fonctionne", estime M. Wehrling. "C'est malheureux à dire mais la crise de l'Euro est arrivée trop tôt pour Bayrou", tempère un autre membre de l'équipe.

Comment relancer sa campagne ? M. Bayrou balaye les questions des journalistes qui lui demandent s'il va faire des annonces nouvelles ce prochain mois. "Non, je vais garder le cap mais la campagne va trouver son rythme et son style", répète-t-il une nouvelle fois.

"Le problème c'est qu'il ne peut pas se lancer dans la surenchère de proposition car alors on l'accuserait alors d'être comme les autres", assure Stéphane Cossé, président de la fédération MoDem de Paruis et membre du pôle économique de la campagne.

Les abstentionnistes ciblés

Il en est réduit à attendre une erreur de ses concurrents, et comme on dit en sport, n'est plus maître de son destin.

Seule l'abstention reste un motif d'espoir pour son équipe. Elle est mesurée actuellement à un haut-niveau autour de 25%. En 2007, elle était de 16%. M. Bayrou espère convaincre une partie de cette population électorale. Cela suffira-t-il pour accéder au second tour ?

L'enjeu pour M. Bayrou est de conserver sa place de troisième homme, alors qu'il est dans la même zone d'intentions de vote que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Ce n'est pas le duel à trois dont il rêvait, mais c'est celui qu'il va devoir livrer en ce dernier mois de campagne.

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