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Ayrault saisit la justice au sujet de la une de "Minute" sur Taubira

Le gouvernement a finalement choisi de lancer une procédure contre l'hebdomadaire, pour sa couverture qui fait écho aux insultes racistes adressées à la garde des Sceaux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Marc Ayrault et Christiane Taubira, à l'Assemblée nationale, lors du vote de la loi autorisant le mariage des couples de même sexe, le 23 avril 2013. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

"Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane." L'allusion aux insultes racistes proférées contre Christiane Taubira ne passe pas. Après ce titre, en une de l'hebdomadaire Minute, Jean-Marc Ayrault a saisi le procureur de la République, annonce Matignon, mardi 12 novembre.

Pourquoi "Minute" est-il visé ?

Quelques jours après qu'une candidate FN aux municipales eut comparé Christiane Taubira à un singe sur internet, et les insultes racistes d'une enfant de 12 ans présente dans une manifestation d'opposants au mariage pour tous, le magazine d'extrême droite ironise sur "la banane" de la garde des Sceaux. "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", titre Minute, en une de son numéro du 13 novembre. Le contenu du journal reste en revanche inconnu.

La une de l'hebdomadaire d'extrême droite "Minute", datée du 13 novembre 2013. (FRANCETV INFO)

Mardi soir, le site internet de la publication était inaccessible en raison d'une "attaque malveillante". "Suite au piratage du site de Minute, vous pouvez commander ici le numéro 2641 de Minute qui dérange", était-il écrit.

Sur quoi est fondée la procédure ?

Le Premier ministre a saisi le procureur de la République, "en application de l'article 40 du code de procédure pénale" afin "de porter ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial", précise le communiqué de son cabinet. Un peu plus tôt, Manuel Valls a déclaré que le gouvernement étudiait les "moyens pour agir contre la diffusion" de l'hebdomadaire, alors que Christiane Taubira avait balayé l'idée de déposer plainte personnellement, estimant que ce serait "faire augmenter les ventes de l'hebdomadaire de 10%"

A-t-elle une chance d'aboutir ?

Richard Malka, avocat spécialiste du droit de la presse, contacté par francetv info, estime que "ce titre de une a été choisi pour éviter une condamnation. Les choses sont compliquées car les phrases sont anodines. (...) La charge ne se comprend qu'avec le contexte, et c'est le contexte qui fait que le message est horrible."

L'avocat estime que "cette attaque ne porte que sur Taubira. Il ne s'agit donc pas de diffamation raciale ni d'incitation à la haine". Le contenu du magazine, qui sera connu mercredi s'il est diffusé, pourrait changer la donne.

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