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Borloo propose un plan de 20 milliards d'économies

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, propose un plan d'économie de quelque 20 milliards d'euros pour réduire le déficit "en taxant le capital et les très hauts revenus", dans une interview au Parisien parue mardi.
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
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Jean-Louis Borloo, président du Parti radical. (AFP - Pierre Verdy)

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, propose un plan d'économie de quelque 20 milliards d'euros pour réduire le déficit "en taxant le capital et les très hauts revenus", dans une interview au Parisien parue mardi.

L'ancien ministre de l'Ecologie explique au Parisien daté de mardi qu'il y a "une alternative" à la rigueur. "On peut très vite revenir dans un système vertueux sans toucher aux revenus des ménages, ni à l'activité économique, ni aux prestations sociales, mais en taxant le capital et les très hauts revenus", dit-il.

Il propose "d'augmenter tout de suite de 19 à 25% le prélèvement forfaitaire libératoire qui s'applique au rendement du capital financier", ce qui rapporterait "deux milliards d'euros par an". L'ancien ministre de l'Ecologie se dit "favorable à une nouvelle tranche d'imposition de 46% pour les hauts revenus", et "pour les très très hauts revenus, c'est-à-dire plus d'un million d'euros par personne", propose "une taxe exceptionnelle de 4% pendant trois ans".

Taxes sur la transactions financières

Pour les grandes entreprises cotées en bourse, il se prononce pour "une taxe de 2% sur les bénéfices".

S'agissant des niches fiscales, le responsable centriste est opposé à la suppression de celles touchant "les foyers", mais propose que "celle réservée aux groupes qui vendent des filiales, qui sont exonérés de taxe sur les plus-values depuis 2004" (niche dite Copé, ndlr), le soit. "Cela n'affectera ni la croissance, ni l'emploi, et cela rapportera au moins six milliards d'euros", affirme-t-il.

Jean-Louis Borloo plaide une nouvelle fois en faveur d'une taxe sur les transactions financières, avec une mise en place "avant la fin de l'année". "C'est la seule activité qui n'est pas taxée! Un tel prélèvement rapporterait 8 ou 17 milliards, selon le taux retenu", poursuit-il.

Il chiffre son plan à "une vingtaine de milliards d'euros" et affirme que celui-ci "permettrait de réduire le déficit autour de 3% du PIB".

Pour une baisse du salaire des membres du gouvernement

"Et pour montrer l'exemple", M. Borloo propose que "symboliquement les membres du gouvernement et les parlementaires décident spontanément une baisse de 5% de leurs revenus". "Ce n'est pas cela qui va changer le déficit du pays, mais ça veut dire qu'on se mobilise et ça a valeur d'exemple", explique l'ex numéro deux du gouvernement.

La réplique des intéressés ne s'est pas faite attendre. Le Parisien daté de mercredi rapporte les réactions de plusieurs ministres. "Il aurait dû faire cette proposition quand il était ministre", s'exclame Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie, et ministre chargé des Relations avec le Parlement. L'idée de Borloo est "totalement démagogique", estime de son côté Thierry Mariani, ministre des Transports, et membre de la Droite populaire. "J'adore Jean-Louis mais c'est un peu facile", commente Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement.

Les ministres pensent que leur rémunération, 13.471 € brut par mois, n'est pas à la hauteur de leurs responsabilités. Et Jean-Louis Borloo ne taperait pas là où il faut : "quand on prend les documents de l'Insee, on constate qu'il y a beaucoup de salaires plus élevés que ceux des ministres et des parlementaires, y compris dans la fonction publique", observe René Dosière, député (PS) de l'Aisne.

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