Berlusconi et Sarkozy signent un accord nucléaire "historique"
C’est un gros contrat. L’accord couvre toute la filière, de la recherche au traitement des déchets, en passant par la construction des centrales nucléaires.
_ EDF et ENEL, les dirigeants français et italiens de l’électricité ont signer un partenariat qui portera sur la construction de quatre réacteurs de troisième génération EPR dans la Péninsule avec pour objectif de rendre opérationnelle la première unité italienne au plus tard en 2020.
Le président français a salué cet accord "historique" en louant la “gémellité énergétique” des deux pays tout en précisant que la France avait “proposé à l'Italie un partenariat sans limites”.
De son côté, le chef du gouvernement italien a rendu hommage à “la générosité” de la France qui, a-t-il dit, “s'ouvre à nous” dans le domaine nucléaire. “Les citoyens français payent la moitié de ce que payent les Italiens pour leur facture énergétique. Nous devons nous réveiller”, a lancé Silvio Berlusconi, soulignant que le “know-how” de la France permettrait à l'Italie de “gagner plusieurs années”.
Enel et EDF vont créer une société détenue à parts égales pour étudier la “faisabilité” du projet. En revanche, Enel sera majoritaire dans les structures qui détiendront et géreront les centrales.
L'accord a une durée de cinq ans et peut être prolongé.
En outre, comme prévu par un accord signé en novembre 2007, Enel, qui dispose de 12,5% dans la centrale EPR actuellement en cours de construction en France, va prendre une part similaire dans le deuxième EPR français.
Face à la nouvelle, “Europe Écologie” a dénoncé un “petit deal nucléaire entre amis”. L'association, a, par ailleurs, reproché à Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi de “ne consulter personne” et d’annoncer des réacteurs nucléaires “au mépris de toute procédure”.
A son retour au pouvoir en mai 2008, Silvio Berlusconi avait fait part de sa volonté de renouer avec l'énergie nucléaire.
_ Les Italiens avaient décidé d’y renoncé lors d'un référendum en 1987, mais le gouvernement souhaite réduire sa dépendance au pétrole et au gaz.
A terme, le pays veut produire 25% de son électricité à partir du nucléaire.
Jamila Zeghoudi, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.