Rodéos urbains : "Il y a la loi, mais il y aussi l'application de la loi"
Le secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police Nationale se dit sur franceinfo mercredi favorable à la proposition de loi sur les rodéos urbains, même si elle doit encore être précisée selon lui.
Alors que l'Assemblée nationale examine, mercredi 4 juillet, la proposition de loi renforçant la lutte contre les rodéos urbains, Benoît Barret, secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police Nationale, a salué, sur franceinfo, une loi qui va "dans le bon sens", tout en s'interrogeant sur les limites de la proposition.
franceinfo : Pour quelle raison les forces de l'ordre ont-elles aujourd'hui du mal à intervenir ?
Benoît Barret : D'une part, la législation actuelle est totalement inadaptée, je rappelle aujourd'hui qu'il n'existe pas de loi spécifique contre les rodéos. Aujourd'hui, la simple infraction qu'on vise, c'est la mise en danger de la vie d'autrui. Mais vous savez ce qu'attendent les procureurs, pour pouvoir relever cette infraction ? Une plainte d'une victime. Vous croyez, vous, que dans ces quartiers, une personne qui vit déjà terrorisée va déposer plainte contre les gens qui squattent son hall d'entrée ? Jamais de la vie !
Donc cette proposition de loi viendrait combler un vide, selon vous ?
Bien sûr que ça va dans le bon sens. Pas assez loin selon nous, il y a encore deux ou trois choses à améliorer dans la proposition de loi, afin que cette loi puisse véritablement être appliquée. Parce qu'il y a la loi, c'est certain, mais il y aussi l'application de la loi. L'application, c'est d'abord savoir la politique pénale des procureurs, est-ce qu'ils vont pouvoir poursuivre. Et ensuite il y a aussi l'application concrète, pratique, par les policiers, et ça c'est compliqué.
Faudrait-il aller encore plus loin que cette proposition de loi ?
C'est une très bonne proposition de loi, aujourd'hui on prend enfin conscience de la difficulté des citoyens. Simplement, lorsqu'on lit le premier article de cette proposition de loi, il y a un terme où on demande qu'il y ait une répétition de façon intentionnelle du rodéo. Une personne qui fait une roue arrière entre deux véhicules, qui roule sur la roue avant ou qui roule très vite entre des véhicules, dès la première fois, les collègues doivent pouvoir l'interpeller. Il ne faut pas qu'il y ait de facteur de réitération parce qu'on craint que s'il y a ça, cette loi ne soit malheureusement pas appliquée assez facilement par le procureur. D'autre part, il faut également que les députés et les sénateurs rappellent bien au préalable qu'il n'y ait pas besoin de plainte, la simple constatation par les forces de l'ordre doit être suffisante sur un acte immédiat.
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