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Avec Didier Migaud (PS) à la Cour des comptes, Sarkozy poursuit l’ouverture

Le député socialiste de l’Isère prend la succession de Philippe Séguin, décédé le mois dernier, à la tête de la Cour des comptes. En choisissant Didier Migaud, président socialiste de la commission des Finances de l’Assemblée, le président Sarkozy poursuit sa politique d’ouverture à gauche…
Article rédigé par franceinfo
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Depuis le décès de Philippe Séguin le 7 janvier, la question de sa succession n’avait cessé d’alimenter les rumeurs. Parmi les noms les plus cités, celui d’Alain Lamassoure, ancien ministre des Affaires européennes, puis du Budget, ou la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, qui s’est récemment déclarée "disponible" pour le poste.

Mais c’est finalement celui qui tenait la corde depuis quelques jours, que le président Sarkozy a choisi de nommer à la tête de la Cour des comptes. Un homme de gauche respecté de tous, son "ami" Didier Migaud, député socialiste de l’Isère, actuel président de la commission des Finances de l’Assemblée.

Orfèvre de la technique budgétaire

Le nouveau premier président, magistrat inamovible, a donc la lourde tâche de succéder au tonitruant Philippe Séguin, qui s’était efforcé depuis sa nomination en 2004 de dépoussiérer l’institution, de la rendre plus proche des préoccupations des Français.
_ Celui qui se voulait le "poil à gratter de l’Etat" ne s’est d’ailleurs jamais privé de critiquer la gestion de ses amis au pouvoir, quitte à susciter la polémique. Philippe Séguin avait ainsi égratigné deux des principales promesses de campagne de Nicolas Sarkozy – la baisse de la TVA dans la restauration et le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite – jugées trop coûteuses et inefficaces.

S’il n’a pas le charisme d’un Séguin, Didier Migaud a pour lui une parfaite connaissance des rouages budgétaires de l’Etat. C’est notamment à cet orfèvre de la technique budgétaire, juriste de formation, que l’on doit la Lolf (nouvelle architecture des lois de finances).
_ Le fabiusien Didier Migaud rêvait de devenir ministre du Budget dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002). Finalement, il exercera sa passion budgétaire comme rapporteur général du Budget, avant d’être porté à la tête de la commission des Finances de l’Assemblée. Respecté de tous, Didier Migaud a, notamment à cette occasion, su démontrer qu’il pouvait travailler en bonne intelligence avec la droite.

Une nomination unanimement saluée à gauche, comme dans les rangs - serrés - du gouvernement.
_ En revanche, dans le cercle élargi de la majorité, l'arrivée d'un socialiste à la tête de cette haute instance chargée de contrôler l'utilisation de l'argent public n'est pas du goût de tous. Et quelques langues commencent à se délier...

Gilles Halais, avec agences

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