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Aubry récuse être une candidate par défaut

La maire de Lille revient sur les circonstances de sa candidature et expose ses propositions dans une longue interview, publiée mardi par Libération. Les autres candidats à la primaire du PS s'exprimeront prochainement dans le quotidien.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La "Une" de Libération, mardi 20 septembre 2011 (Libération)

La maire de Lille revient sur les circonstances de sa candidature et expose ses propositions dans une longue interview, publiée mardi par Libération. Les autres candidats à la primaire du PS s'exprimeront prochainement dans le quotidien.

Principaux extraits

Sur le "pacte de Marrakech"

"Les journalistes ont parlé de "pacte". Si cela signifie de choisir le mieux à même de gagner, c'est la réalité. S'il s'agit de dire que la décision de l'un d'entre nous était prise, ce n'est pas le cas. Dominique comme moi pouvions être candidats. Mais aucune décision n'avait été encore été prise".

"Vous savez, dans ma vie, je n'ai jamais décidé de faire quelque chose parce que j'ai été poussée à la faire. J'ai toujours fait des choix de conviction absolue".

Sur les banques: il faut "une distinction des banques de dépôt et ce que l'on appelle les banques de marché"

"Depuis 2008, rien n'a changé. Nous avons demandé - ce qui existe déjà aux Etats-Unis, une distinction des banques de dépôt et ce que l'on appelle les banques de marché, c'est-à-dire les produits financiers. Il y a eu une réaction très brutale, notamment du patron de la BNP en France, qui a été l'un des freins à la construction de règles prudentielles européennes, c'est-à-dire de règles qui imposent aux banques d'avoir des dépôt plus nombreux par rapport aux opérations qu'elles réalisent, et qui proposaient cette séparation des activités de dépôt et des activités financières".

"On n'a pas pris ces décisions, et on aurait dû le faire, tout en taxant les transactions financières, c'est-à-dire la partie qui va vers l'économie réelle et vers les usagers."

Sur la dette de la Grèce : "Je suis favorable aux eurobonds"

"Les eurobonds, c'est l'idée qu'il d'emprunter sur les marchés financiers pour aider à la prise en charge collective de cette dette tant que les pays ne peuvent pas rembourser, et de leur donner du temps pour éviter la catastrophe. Oui, je suis favorable aux eurobonds et je regrette que Nicolas Sarkozy ait changé d'avis pour faire plaisir à Mme Merkel, qui sentait que les Allemands n'en voulaient pas. En contre-partie, elle lui a fait plaisir en faisant croire qu'elle croyait à sa règle d'or".

Sur les retraites: "il faut conserver la possibilité pour ceux qui le souhaitent de partir à 60 ans"

Il y a trois éléments majeurs. Oui, il faut augmenter la durée des cotisations parce que l'espérance de vie s'accroît. (...) Deuxièmement, on ne réglera pas le problème des retraites sans des ressources nouvelles. Nous proposons de le faire de deux manières. Sur des compléments salaires qui, aujourd'hui, ne paient pas des cotisations retraites : les stock-options et les bonus, qui représenteront 2 milliards par an ; sur la participation et l'intéressement (les syndicats nous ont donné leur accord), qui représenteront 3 milliards par an. D'autre part, il faut faire financer les retraites par les revenus du capital et par les banques ; nous avons prévu une taxation spéciale sur les banques".

"Nous considérons enfin, qu'il faut conserver la possibilité pour ceux qui le souhaitent de partir à 60 ans - c'est l'âge légal."

Sur l'école: "nous sommes pour la carte scolaire et nous allons la remettre"

Il faut (...) revoir la formation des enseignants, changer les pédagogies, changer les rythmes scolaires... Il faut recentrer la mission des enseignants qui est de donner une culture commune, de donner envie d'apprendre aux élèves, d'en faire des citoyens à même de se forger des opinions".

"Il faut changer profondément les choses pour que les classes moyennes et supérieures aient envie de revenir dans les quartiers difficiles. C'est pour moi le changement fondamental (...) Bien sûr, cela prend du temps (...) Mais nous sommes pour la carte scolaire et nous allons la remettre en place."

Sur le logement et les loyers : "bloquer les loyers à la première location et à la relocation"

Nous avons trois propositions, une de court terme, qui est de bloquer les loyers à la première location et à la relocation dans toutes les zones tendues, donc dans toutes les grandes villes".

"Deuxièmement, la politique de défiscalisation. Je ne parle pas des aides au premier propriétaire, mais des propriétaires qui achètent pour louer (...) Avec ces 3 à 4 millions supplémentaires (sur les 11 milliards liés à la défiscalisation, ndlr), on peut construire 150.000 logements sociaux par an. Il manque 1,5 milliard pour cela. Avec l'autre 1,5 milliard, nous pouvons aider les collectivités locales à acheter du foncier. Je veux inscrire dans la loi ce qui existe déjà à Lille et dans la métropole lilloise, que chaque projet de création de plus de 15 logements doit avoir un tiers d'accession sociale à la propriété, un tiers de social, un tiers de privé. C'est une règle qui devrait s'appliquer partout".

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