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Pourquoi le cas du questeur Thierry Solère, député LR, pose problème à l'Assemblée

Passé des Républicains à LREM, le député des Hauts-de-Seine refuse d'abandonner son poste, qui revient traditionnellement à l'opposition. Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, va devoir prendre une décision.

Article rédigé par franceinfo
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Le député Thierry Solère à l'Assemblée nationale, à Paris, le 12 octobre 2017. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le problème est maintenant sur le bureau du président de l'Assemblée nationale. François de Rugy va consulter, lundi 27 novembre, l'ensemble des présidents des groupes politiques de l'Hémicyle pour régler le cas Thierry Solère. Passé récemment dans les rangs de la majorité, le député des Hauts-de-Seine refuse de lâcher son poste de questeur, qu'il a pourtant obtenu sous l'étiquette des Républicains. Voici quatre questions pour comprendre la situation.

Que dit la règle ?

Au nombre de trois, les questeurs "sont chargés des services financiers et administratifs" de l'Assemblée, peut-on lire dans les textes officiels. Depuis 1973, la tradition veut que l'un des trois postes revienne à l'opposition. Maintenant que Thiery Solère a rejoint la majorité, cette "coutume" n'est plus respectée. Puisque les deux autres questeurs en place (Laurianne Rossi et Florian Bachelier) appartiennent déjà au parti du président Emmanuel Macron. 

Comment réagissent les autres députés ?

L'opposition, comme la majorité, s'agacent de cette situation. "Que les trois questeurs de l'Assemblée nationale appartiennent au même parti, ce qui n'est jamais arrivé dans la Ve République, ce n'est pas acceptable", a réagi Laurent Wauquiez, dimanche 26 novembre, sur Europe 1.

Il n'est pas le seul. D'autres députés LR se sont emportés sur Twitter, comme Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais. 

Un autre député du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, tient le même discours.

La situation agace aussi dans les rangs de la majorité présidentielle. Dans un courrier publié sur Twitter, François-Michel Lambert, député LREM des Bouches-du-Rhône, lui demande de démissionner.

Comment réagit Thierry Solère ?

Lui est bien décidé à tenir tête. Thierry Solère a indiqué sur BFMTV, dimanche 26 novembre, qu'il n'entendait pas démissionner. "Le poste de questeur n'appartient pas aux partis politiques. Ce sont les députés qui procèdent à des élections. Il y a un vote chaque année", s'est-il défendu.

Pourquoi Thierry Solère s'accroche tant à cette fonction ? "Sans doute parce que le rôle considérable joué par le questeur s'accompagne d'avantages matériels tout aussi conséquents", écrit Marianne. En effet, "en plus de leur indemnité de députés, s'élevant à 7 209,74 euros brut par mois, les questeurs bénéficient de 5 003,57 euros mensuels supplémentaires." 

Comment réagit François de Rugy ?  

Dans un communiqué que franceinfo s'est procuré, François De Rugy estime que cela "crée une situation inédite". Il a décidé de réunir, lundi 27 novembre, l'ensemble des présidents des groupes politiques de l'Hémicyle. Des "décisions" s'imposent afin de garantir "les droits de l'opposition", a-t-il justifié.

Il me revient de rechercher, avec les groupes politiques, les solutions qui permettront à l'Assemblée de continuer à fonctionner en respectant les principes d'équilibre et de juste représentation de toutes ses composantes politiques.

François de Rugy

dans un communiqué

Reste que le président de l'Assemblée nationale n'a pas le pouvoir de nommer ou démettre les questeurs, qui sont élus par leurs pairs chaque année lors d'un vote. Malgré tout, François de Rugy dit vouloir veiller à "ce que soient respectés les principes démocratiques qui fondent le fonctionnement de l'institution"

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