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Après la mort de Rémi Fraisse, la classe politique se déchire

La mort du jeune manifestant à Sivens, dans le Tarn, provoque mardi de vives réactions politiques. La plupart des attaques viennent des écologistes et ciblent l’intervention des gendarmes et son ampleur. Le gouvernement, lui, prône l'apaisement et "le rassemblement".
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Des critiques visent le gouvernement après la mort de Rémi Fraisse au rassemblement de Sivens, ici samedi 25 octobre © MaxPPP)

Trois jours après la mort de Rémi Fraisse, l'essentiel des réactions politiques s'est concentrée sur le rôle des gendarmes lors de la manifestation sur le site du barrage contesté. Sur France Info, mardi matin, l’ancienne ministre écologiste, Cécile Duflot, a vivement interpellé le gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est monté au front pour réclamer de "l’apaisement " et dénoncer ce qu’il appelle "l’instrumentalisation politique d’un drame ". De son côté, l’UMP François Fillon a ciblé "une part de responsabilités des Verts ".

Les vives attaques des écologistes

L’ancienne ministre écologiste, Cécile Duflot, a déclaré mardi matin sur France info que des questions "extrêmement lourde s" se posaient autour du drame, avec un constat accusateur pour le gouvernement.

"C’est une situation qui pour moi est absolument intolérable et qui va finir par être une tache indélébile, je le dis, sur l’action de ce gouvernement."

Dans le sillage de cette déclaration très critique, la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, ne s’est pas satisfaite de la mise au point du ministre de l’Intérieur et a renchéri sur "une mise en cause inadmissible des écologistes ", tout en appelant au calme.

De son côté, le député européen, José Bové, s’est interrogé sur la présence des forces de l’ordre ce week-end à Sivens.

"Il va falloir que le ministre de l’Intérieur explique pourquoi des policiers étaient présents sur un terrain où il n’y avait rien à garder." 

Et l'élu écologiste de dénoncer " la violence insitutionnelle" qui consiste à "vouloir passer en force sur le dossier du barrag e". 

"Il faut que cesse la violence institutionnelle" (José Bové)

Le co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale,  François de Rugy, a lui fait référence à la mort de Malik Oussékine, lors d'une manifestation à Paris en 1986. 

"François Mitterrand, président de la République, était allé rendre visite aux parents de Malik Oussekine, pour leur témoigner du deuil qu’il allait porter au nom de la France. J’attends que les responsables politiques, dans leur ensemble, s’inspirent de ce geste."

En fin de matinée mardi, François Hollande faisait savoir qu'il avait joint par téléphone le père du jeune manifestant. Le chef de l'Etat a également déclaré qu'il "veillerait personnellement à ce que toute la vérité soit faite ".

Dans les rangs du Front de Gauche, Clémentine Autain, s'est, elle, interrogée sur l’enquête.

François Fillon accuse les Verts, Manuel Valls parle "de propos excessifs" 

En meeting à Marseille, le candidat à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a réagi aux récents événements et à la mort du manifestant. Expliquant qu'il n'avait jamais "eu peur de la rue ", il a déclaré qu'un drame de ce type ne s'est jamais produit lorsqu'il était au pouvoir et que "les forces de l'ordre ont toujours contenu l'ordre républicain sans drame ".

La réaction de Nicolas Sarkozy, en meeting à Marseille.

A l’UMP toujours, François Fillon a, lui, pointé "une part de responsabilité " de ceux qui utilisent "la violence politique " en mettant en cause "en particulier les Verts ", lors d’un entretien sur Europe 1.

"On dit que ce sont des casseurs qui étaient au premier rang dans ces manifestations. Mais en réalité, ce ne sont pas des casseurs, ce sont des extrémistes politiques. Je ne dis pas que ce sont les Verts qui soutiennent ces extrémistes, mais enfin ils sont ensemble, d'une certaine manière, ils agissent ensemble."

Manuel Valls, le Premier ministre est intervenu en fin de matinée mardi pour déplorer des "propos excessifs" . "On peut comprendre l'indignation, le questionnement dans une démocratie (...) mais il faut faire preuve d'une très grande responsabilité. Tous les propos publics excessifs ne contribuent pas à l'apaisement." 

"Il faut apaiser et rassembler" (Manuel Valls)

Eric Ciotti, président UMP du Conseil général des Alpes-Maritimes, a réagi sur Twitter mardi matin pour défendre les gendarmes.

Le député UMP a par ailleurs dénoncé "les déclarations scandaleuses " de Cécile Duflot et regretté "un recours quasi systématique de la part de groupes d'extrême gauche et il faut bien le reconnaitre aussi des écologistes, à des comportements violents ". 

"On doit condamner aujourd’hui ces comportements" (Eric Ciotti, élu UMP des Alpes-Maritimes)
 

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