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Après Fillon/Dati, un nouveau duel en perspective pour les législatives : Guéant/Solère

Moins de dix jours après son annonce de candidature dans les Hauts-de-Seine aux législatives de 2012, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, connaît l'un de ses rivaux. L'élu UMP Thierry Solère a assuré, le 2 janvier, qu'il serait aussi candidat.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
François Fillon (g) et Claude Guéant lors d'une visite à la préfecture de police de Paris du 20e arrondissement, le 21 décembre 2011. (AFP - BERTRAND GUAY)

Moins de dix jours après son annonce de candidature dans les Hauts-de-Seine aux législatives de 2012, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, connaît l'un de ses rivaux. L'élu UMP Thierry Solère a assuré, le 2 janvier, qu'il serait aussi candidat.

Si le scrutin présidentiel s'annonce âprement disputé entre droite et gauche, les élections législatives pourraient l'être tout autant mais entre... droite et droite dans certaines circonscriptions.

Outre la bataille Rachida Dati / François Fillon dans la 2e circonscription de Paris, une seconde joute se profile au sein de la majorité au sein même du fief sarkozyste des Hauts-de-Seine, celui du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant à l'élu de Boulogne, Thierry Solère.

M. Guéant, qui n'a jamais eu de mandat électif, a en effet annoncé jeudi 29 décembre, qu'il acceptait la proposition de l'actuel député-maire de Boulogne-Billancourt Pierre-Christophe Baguet, de briguer sa succession à l'Assemblée en juin.

"L'époque n'est plus du tout aux parachutages politiques"

Thierry Solère, ne décolère. Fort de son ancrage local, l'élu a fait savoir "tout le bien" qu'il pensait de l'arrivée de M. Guéant.

"Je pense que c'est une erreur, l'époque n'est plus du tout aux parachutages politiques. Boulogne n'est pas une ville-dortoir où l'on vient se faire élire pour chercher des voix", a-t-il souligné lundi. "Et puis les Français en ont assez de ces décisions où quelqu'un vient dans le bureau de quelqu'un d'autre et puis je te refile ma circonscription. C'est d'une autre époque".

"Moi je suis élu à Boulogne depuis dix ans, j'ai quarante ans, je serai candidat à ces législatives", a assuré l'élu.

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Dati / Fillon, la guerre est ouverte

Autre lutte annoncée à droite : la II circonscription de Paris.

L'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, a bien l'intention de décrocher un fauteuil à l'Assemblée nationale. Evincée du gouvernement lors du remaniement de juin 2009, Mme Dati s'est déjà assurée une assise politique en décrochant les siège de maire du VIIe arrondissement de Paris, lors des élections municipales de 2008, et d'eurodéputée en juillet 2009.

Mais Mme Dati n'a pas l'intention d'en rester là. Elle entend bien se présenter lors des législatives pour décrocher un siège de député. Seul hic, le premier ministre, François Fillon, brigue aussi la place. Autant dire qu'entre les deux anciens collègues du gouvernement, la guerre est déclarée via, notamment, les médias.

Interrogée sur les critiques dont elle a fait l'objet, Mme Dati a ainsi dénoncé mi décembre, les "héritiers" et les propos "pas élégants". Tout en assurant avoir "contribué, comme d'autres d'ailleurs, à la victoire" de Nicolas Sarkozy en 2007, l'ex-garde des Sceaux a jugé sur i-Télé "un peu agaçant d'être réduite à des talons aiguille, du rouge à lèvres ou de la légèreté".

Evoquant les différents conseils de désistement qui lui avaient été adressés, la maire du VII a poursuivi : "ça veut dire quoi : j'étais en bail précaire ? Pousse-toi de là que je m'y mette ?".

Jean-François Copé joue les arbitres

Le candidat déjà annoncé à la présidentielle de 2017, et actuel patron de l'UMP, Jean-François Copé tente, officiellement, de calmer le jeu, préconisant que M. Fillon et Mme Dati "se parlent" pour apaiser leur différend.

Reste que rivaux potentiels pour la fonction suprême dans cinq ans, les relations entre Mrs Copé et Fillon sont complexes, le premier ayant aucun intérêt à ce que le chef du gouvernement s'ancre dans la capitale.

D'autres, avant les fêtes de fin d'année, ont manifesté moins d'égard vis-à-vis de Mme Dati, l'invitant ouvertement à laisser la place. "Assez d'ego, assez d'états d'âme, assez de petites ambitions contrariées", a déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur et actuel vice-président de la commission d'investiture de l'UMP, Brice Hortefeux sur RTL.

"Qu'elle travaille, qu'elle fasse son travail de députée européenne", a déclaré de son côté le président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer, sur Canal Plus.

Le PS a aussi plusieurs candidats

Sévèrement disputée à droite, la II circonscription de Paris est aussi convoitée à gauche. Le généticien, Axel Kahn, a annoncé, il y a quinze jours, sa candidature.

Interrogé sur ses motivations, le chercheur a répondu : "Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, m'a téléphoné il y a un mois et demi en me parlant de ce combat emblématique contre François Fillon (...) puis, je me suis dit que cela aurait de la gueule". "Cette circonscription représente pour moi, je le dis avec un peu d'humour, le centre du monde", a-t-il poursuivi dans une interview au Journal du Dimanche.

Il n'est visiblement pas le seul à le penser à gauche ou, tout du moins, à lorgner sur le siège. Les socialistes Christophe Girard et Marie-Pierre de La Gontrie ont fait connaître mi décembre au patron de la fédération PS de Paris, Rémi Féraud, leur souhait d'être investis dans la 2e circonscription.

Ayant pris acte de "la candidature annoncée" d'Axel Kahn, qui "peut gagner", M. Girard a depuis réagi : "Mon seul bémol, c'est que j'espère qu'on n'apporte pas Paris à M. Fillon en 2014 si l'on acte l'impossibilité de choisir un socialiste pour cette circonscription" en faisant appel à une personnalité de la société civile, a ajouté M. Girard.

L'investiture à gauche ne sera peut-être pas non plus un long fleuve tranquille.

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