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Afghanistan : les révélations du Canard Enchaîné

Un officier français avait alerté début mai sur le risque "d'affrontements aussi violents que nombreux" dans la zone d'Afghanistan où a eu lieu l'embuscade meurtrière du 18 août contre des soldats français, selon des extraits d'un rapport publiés par Le Canard Enchaîné.
Article rédigé par franceinfo
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"Les incidents se sont multipliés sous toutes les formes possibles dans les zones de responsabilité de la brigade. Les ACM (milices anti-coalition) ont bel et bien repris leurs activités", écrivait dans ce rapport daté du 4 mai le lieutenant-colonel Benoît Desmeulles, responsable d'une unité OMLT (instructeurs insérés dans des unités de l'armée nationale afghane).

"La reprise des offensives dans les vallées sensibles donneront sans aucun doute lieu à des affrontements aussi violents que nombreux", poursuit l'officier, qui souligne que son rapport est rédigé "de retour d'un déploiement d'un mois en opérations dans la vallée de Kapisa" (est de l'Afghanistan), où ont été déployés les renforts français envoyés en juillet. L'embuscade du 18 août, qui a fait 10 morts chez les militaires français, s'est déroulée dans le district de Surobi, limitrophe de la province de Kapisa.

Le rapport relève par ailleurs divers "enseignements", par exemple sur les questions d'effectifs, soulignant qu'une préparation de quatre mois pour "un déploiement de six est un investissement extrêmement lourd pour les brigades et les régiments, notamment au regard de la facture en moyens". Il estime également "qu'un certain nombre de formations (...) se sont révélées inutiles car mal conduites et peu préparées", citant notamment celle sur les IED (bombes artisanales), alors que d'autres "manquent", citant notamment les missions de récupération de soldats portés disparus.

Le Canard Enchaîné laisse également entendre que les insurgés qui ont tendu une embuscade meurtrière à des soldats français en Afghanistan le 18 août avaient été avertis de leur venue, peut-être par leur interprète. "Quelques heures avant le départ en opération, le 18 août, (...) l'interprète qui devait accompagner cette petite troupe avait disparu", écrit l'hebdomadaire. "Le simple bon sens aurait dû conduire ses chefs à craindre qu'il n'ait alerté les insurgés de l'arrivée de cette 'patrouille'", lit-on dans l'article, signé par le rédacteur en chef, Claude Angeli.

"A Paris, écrit-il plus loin, on admet que les insurgés avaient été avertis, soit par l'interprète disparu, soit par des policiers ou par des soldats afghans", ajoute le Canard. Le Canard croit en outre savoir que "Dès le début de l'embuscade, quatre militaires français ont été faits prisonniers et exécutés par les insurgés". Le ministre de la Défense Hervé Morin dément formellement les informations du Canard sur ces quatre soldats qui auraient été faits prisonniers dans l'embuscade avant d'être tués par leurs assaillants.

Caroline Caldier avec agences

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