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Affaire Karachi : Donnedieu de Vabres reconnaît avoir imposé Takieddine comme informateur

L'ancien conseiller de François Léotard au ministère de la Défense a toutefois nié que ces personnes, dont Takieddine, aient joué un vrai rôle d'intermédiaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Renaud Donnedieu de Vabres aux obsèques du cinéaste Alain Corneau au Père-Lachaise, à Paris, le 4 septembre 2010. (LE FLOCH / SIPA)

Renaud Donnedieu de Vabres a admis avoir imposé des informateurs, dont le Franco-Libanais Ziad Takieddine, dans la négociation de contrats d’armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite en 1994. L'information provient d'un procès-verbal consulté samedi 31 décembre par l'AFP. L’ex-ministre de la Culture a été mis en examen le 15 décembre dans l'affaire Karachi pour "complicité d'abus de biens sociaux" par les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke. 

Dans cette affaire, les juges tentent de déterminer si des rétrocommissions provenant de ces contrats auraient pu contribuer à un financement illicite de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995. Par ailleurs, l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi (Pakistan), qui a coûté la vie à quatorze personnes, pourrait être lié à l'arrêt de ces rétrocommissions, selon les familles des victimes. C'est pourquoi cette affaire est désignée sous le nom d'"affaire Karachi".

Mis en cause par plusieurs témoins

Donnedieu de Vabres, qui était à l'époque conseiller de François Léotard au ministère de la Défense, nie toujours que les personnes imposées lors de la négociation aient joué un vrai rôle d'intermédiaire. C'est en tout cas ce qu'il a indiqué aux enquêteurs de la Division nationale d’investigations financières lors de sa garde à vue les 13 et 14 décembre. Lorsqu'ils lui ont demandé s'il avait imposé des intermédiaires, l'ancien ministre a répondu : "Comme intermédiaires bénéficiant de contrats, non. Comme personnes utiles par leurs informations, c'est tout à fait possible", selon le procès-verbal d'audition que l'AFP a pu consulter.

Plusieurs témoins ont affirmé que Donnedieu de Vabres avait imposé en 1994 à la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCN) les intermédiaires Ziad Takieddine, Abdulrahmane Al-Assir et Ali Ben Moussalem. Ces trois personnes, identifiées sous le nom de "réseau K", sont intervenues alors que les négociations du contrat Agosta étaient déjà bien avancées. 

Le 13 décembre, le juge Van Ruymbeke avait également mis en examen pour "abus de biens sociaux" l’ancien PDG de la DCN, Dominique Castellan. Devant le juge, ce dernier a réaffirmé que le réseau de Takieddine avait été imposé "courant 1994" par Donnedieu de Vabres.

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