Cet article date de plus d'onze ans.

Affaire Cahuzac : Pierre Moscovici pointé du doigt

Des voix s'élèvent pour réclamer la démission du ministre de l'Economie et des Finances, soupçonné d'avoir eu connaissance du compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, et l'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le 1er mars 2013 à Bercy. (WITT / SIPA)

Pierre Moscovici savait-il ? Au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac sur l'existence d'un compte bancaire à l'étranger, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer des comptes au patron de Bercy, qui était ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac.

Lors dune houleuse séance de questions au gouvernement mercredi 3 avril, Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a interpellé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour savoir si "l'administration fiscale [avait] été instrumentalisée pour entraver la justice et pour étouffer l’affaire" qui touche l'ex-ministre du Budget. Le député de l'opposition a également voulu savoir"si Pierre Moscovici [avait] voulu blanchir Jérôme Cahuzac en utilisant les prérogatives liées à ses fonctions".

Moscovici récuse la moindre "complaisance"

Le ministre des Finances a lui-même répondu à la tribune, pour nier toutes les accusations contre lui : 

 

Moscovici sommé par les députés UMP de répondre sur l'affaire Cahuzac (Francetv info / LCP)

Mercredi matin, sur RTL, Pierre Moscovici avait déjà récusé la moindre "complaisance" ou "volonté d'entraver la justice" de la part de Bercy ou du gouvernement dans cette affaire, tout en reconnaissant cependant qu'"il y a pu y avoir des interrogations ou des doutes"

Moscovici récuse "toute complaisance" dans l'affaire Cahuzac (RTL)

Le ministre des Finances réagissait aux attaques du président de l'UMP, Jean-François Copé. Ce dernier est monté au front pour demander à Pierre Moscovici pourquoi il avait réclamé à la banque UBS de certifier que Jérôme Cahuzac n'avait pas eu de compte en Suisse depuis 2006, et pas avant. "Je demande qu'on explique pourquoi il y a eu de la part de l'exécutif une telle légèreté", s'interrogeait Jean-François Copé.

Goasguen réclame sa démission 

L'un de ses proches, le député (UMP) Claude Goasguen, a été jusqu'à réclamer la démission "dans les plus brefs délais" de Pierre Moscovici, comme sanction des "dysfonctionnements très graves" du contrôle fiscal dans l'affaire Cahuzac. Pour le député parisien, le ministre de l'Economie "s'est contenté de demander à monsieur Cahuzac : 'Vous avez fraudé le fisc ?' ; il a répondu 'non', et la porte a été fermée".

A la gauche du PS, le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'interroge lui aussi sur ce que savait Pierre Moscovici. "Où s'arrête la chaîne du mensonge ? Qui savait et n'a rien dit ? (...) C'est pas possible que personne n'ait rien su, assène-t-il. Comment peut-on se dire que le ministre Moscovici, lui non plus, ne savait rien, alors que c'est lui le ministre essentiel de Bercy ? Cahuzac n'était qu'un adjoint. Personne ne savait rien là-dedans ?"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.