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Affaire Bygmalion : ce qui pourrait sortir de la garde à vue de Jérôme Lavrilleux

L'ancien directeur adjoint de campagne de Nicolas Sarkozy, au centre de l'affaire Bygmalion, a été entendu par la police judiciaire mardi.

Article rédigé par Gaël Cogné
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jérôme Lavrilleux à un meeting des jeunes UMP, à Marcq-en-Barœul (Nord), le 10 mai 2014. (  MAXPPP)

Des têtes vont-elles de nouveau tomber à l'UMP à cause de l'affaire Bygmalion ? Jérôme Lavrilleux, l'homme qui a entraîné dans sa chute le président de l'UMP Jean-François Copé, a été entendu par la police judiciaire, mardi 17 juin. Sa garde à vue, qui avait débuté vers 9 heures, a été levée vers 21 heures. Sur quoi a-t-il été interrogé ? Qui est menacé ? Qui risque quoi ? Voici ce que l'on sait.

Qui peut-il mettre en cause ?

Le Monde, qui a rencontré Jérôme Lavrilleux lundi, affirme que l'ancien bras droit de Jean-François Copé "n'a pas l'intention de jouer les fusibles plus longtemps". A-t-il livré des noms liés à cette affaire de présumées fausses facturations pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ?

Mardi, le quotidien écrivait que Lavrilleux pourrait, durant sa garde à vue, "confirmer les déclarations de Franck Attal, le patron de la société Event et Cie, filiale de Bygmalion [mise en cause dans cette affaire]. (...) Il va raconter ce jour d'avril 2012 où il assure avoir été prévenu par Eric Cesari, directeur général de l'UMP, très proche de Nicolas Sarkozy, et Fabienne Liadzé, cheville ouvrière de l'UMP, d'une décision prise en haut lieu : plus possible de continuer la campagne sur les comptes officiels, il faut maquiller les dépenses. 'On ne peut pas faire autrement', lui disent ses interlocuteurs".

Mais Le Monde affirme que Jérôme Lavrilleux ne s'arrêterait pas là, glissant le nom de Guillaume Lambert, le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy à l'époque. Il pourrait aussi "mettre en cause la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy", de Franck Louvrier, chargé de la communication, au conseiller Patrick Buisson, en passant par le publicitaire Jean-Michel Goudard.

Lors d'un entretien à l'AFP, lundi, Jérôme Lavrilleux avait affirmé qu'il assumerait ses responsabilités lors de son audition, mais qu'il attendait que chacun fasse de même, évoquant encore une fois Eric Cesari et Guillaume Lambert, qui nient tout.

Que risquent ceux qui seraient mis en cause ?

Comme vous l'expliquait notre article, plusieurs charges peuvent peser sur les protagonistes de l'affaire. Une enquête préliminaire pour "faux", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance" a été ouverte.

Mais la justice pourrait se saisir d'un éventuel financement illégal de campagne. Alors que Jérôme Lavrilleux est entendu, Mediapart révèle le détail d'une fausse comptabilité qui aurait permis de dissimuler près de 17 millions d'euros de frais de campagne, selon le site.

D'autres pistes pourraient être explorées par la justice, comme un éventuel favoritisme et détournement de fonds (il n'y aurait pas eu d'appel d'offres pour travailler avec Bygmalion), mais aussi un faux et usage de faux (pour les fausses factures), un abus de confiance, ou encore un abus de bien social.

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