Affaire Pérol: l'Elysée se défend
Cette affaire ne serait pas qu'une manifestation de la suractivité présidentielle mais elle pourrait ébranler le respect de la loi. C'est en tous cas ce que mettent en avant François Bayrou et Arnaud Montebourg. Ils jouent leur rôle d'opposants au chef de l'Etat et affirment que cette nomination n'est pas seulement suspecte mais illégale selon l'article 432-13 du code pénal. Le député UMP, François Goulard lui aussi met en doute la légalité de cette nomination.
L'Elysée se défend affirmant que François Pérol, secrétaire général adjoint du président, n'a pas concrètement participé à l'octroi des aides aux banques. Mais Nicolas Sarkozy serait allé un peu vite en besogne en annonçant que la commission de déontologie, chargée de donner son avis dans les cas de pantouflage*, avait "donné son point de vue, et son point de vue a été communiqué aux deux banques." Aujourd'hui, des membres de cette commission s'émeuvent de cette affaire estimant qu'ils n'ont pas statué sur cette nomination puisque leur prochaine réunion est prévue le 11 mars. Un porte-parole de l'Elysée a affirmé hier qu'il y avait une procédure d'urgence en pareil cas. Là encore, des membres de la commission démentent.
Mensonge présidentiel, arrangement avec la réalité, bref un bon cafouillage qui oblige le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant à s'expliquer. "Le président de la commission a répondu hier en rappelant la jurisprudence de la commission, à savoir qu'étant donné les fonctions qu'il exerçait, il n'y avait pas lieu à saisir obligatoirement la commission de déontologie'', a affirmé Claude Guéant, estimant que "François Pérol, non plus que moi-même, ne dispose d'un pouvoir à l'égard de quelque instance que ce soit'', car les membres des cabinets forment des "appréciations générales'' et n'ont donc "pas de pouvoir direct''. Une vision des choses que tout le monde ne partage pas.
Alors que l'on attend officiellement la nomination de François Pérol demain à l'occasion du conseil de surveillance des Caisses d'épargne, Claude Guéant a confirmé le nom de son successeur à l'Elysée. Il est "prévu" que Xavier Musca, actuel directeur du Trésor, remplace François Pérol, a-t-il déclaré.
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La commission de déontologie est composée de 14 membres issus de grands corps de l'Etat. Elle se prononce sur les cas de fonctionnaire partant travailler pour une entreprise privée et vérifie s'il n'existe pas de conflit d'intérêt.
Anne-Laure Barral, avec agences
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