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Accusations de violences sexuelles : l'ex-candidat LFI Taha Bouhafs veut une "procédure juste et équitable", deux mois après avoir jeté l'éponge aux législatives

L'ancien candidat dans la 14e circonscription du Rhône revient pour la première fois sur les accusations portées à son encontre, dans un long message publié sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo
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Taha Bouhafs lors de l'université d'été de La France insoumise, le 27 août 2021 à Valence (Drôme). (UGO PADOVANI / HANS LUCAS / AFP)

"Je reviens vers vous par cette lettre pour vous demander une procédure juste et équitable." Taha Bouhafs rompt le silence dans une longue lettre de six pages, mardi 5 juillet, publiée sur son compte Twitter, quelques semaines après son retrait de la campagne législative. Le militant et journaliste était alors visé par un témoignage relatant des faits de violences sexuelles. "Si les accusations sont infondées, comme je pense qu'elles le sont, je dois pouvoir m'en défendre", écrit l'ancien candidat dans ce message, assurant que La France insoumise ne l'a jamais informé de ce qui lui était reproché.

>> Affaire Taha Bouhafs : ce que l'on sait des accusations de violences sexuelles visant l'ex-candidat LFI aux législatives

Le militant affirme également ne pas avoir demandé lui-même à retirer sa candidature, contrairement à ce que LFI avait annoncé. Taha Bouhafs relate une rencontre avec la députée Clémentine Autain, le 9 mai dans un café. La députée lui aurait alors annoncé que la décision avait été prise de le désinvestir de sa candidature aux élections législatives.

"Demander les réponses que l'on me doit"

L'ex-candidat affirme que lors de cet entretien, Clémentine Autain ne l'a jamais informé de la teneur des accusations de violences sexuelles portées à son encontre, l'empêchant donc d'assurer sa défense. "'Pendant 1 000 ans les femmes n'ont pas été entendues, tu payes peut-être aussi pour les autres, mais c'est comme ça, c'est un parti pris politique', m'a-t-elle répondu", écrit Taha Bouhafs.

Selon ce récit, Clémentine Autain lui a ensuite demandé "de faire un communiqué pour dire qu'[il] retirait [sa] candidature à cause des attaques racistes qu'[il] subissait depuis l'annonce de celle-ci". L'élue aurait ajouté qu'elle "appuierait cette version publiquement", ce que refuse Taha Bouhafs : "Pourquoi devrions-nous mentir sur la véritable raison de mon retrait ?" Il retire finalement sa candidature dans la soirée, incapable dit-il de "mener le moindre bras de fer", après plusieurs semaines de campagne et d'attaques.

"J'apprends donc qu'il n'y aura pas d'enquête, pas de vérification, pas de confrontation. Taha éliminé. L'affaire est réglée, circulez il n'y a rien à voir."

Taha Bouhafs

dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux

Taha Bouhafs dénonce également le communiqué publié par le parti le surlendemain, affirmant qu'il a "été confronté aux accusations dont il faisait l'objet ce lundi 9 mai" et qu'il avait fait le choix de renoncer lui-même à son investiture dans le Rhône. "C'est faux : j'ignore ce dont on m'accuse, je n'ai jamais été confronté aux dites accusations." Tout en se déclarant favorable à la "présomption de sincérité" en matière de violences sexuelles et sexistes, il regrette tout de même qu'aucun élément n'ait été signalé au procureur de la République.  

La France insoumise se défend 

Dans un communiqué, La France insoumise a réagi aux propos de l'ancien candidat. "Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version d’une partie des faits ayant conduit à son retrait de candidature pour les élections législatives mais nous entendons sa démarche et la prenons en compte", déclare la formation politique. 

"Que Taha Bouhafs souhaite pouvoir se défendre, nous le comprenons parfaitement. Nous ne pouvons cependant lui transmettre les informations envoyées à la cellule car nous respectons la volonté d’anonymat des plaignantes, poursuit La France insoumise dans ce document. Nous ne pouvons organiser une confrontation pour ces mêmes raisons."

Le parti ajoute toutefois que "dans le respect du contradictoire, Taha Bouhafs pourra être entendu par nos instances. De plus, nous poursuivons notre travail de conviction auprès des plaignantes pour qu’elles saisissent la justice à laquelle nous ne pouvons nous substituer". 

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