Patrimoine : la moule de bouchot
V. Lindon : Je pense que la fonction donne du talent, dans tous les métiers. Quand un apprenti boulanger passe derrière la caisse, les gens qui rentrent ne savent pas qu'il est apprenti boulanger, ils pensent que c'est le boulanger. La décoration, le costume foncé et le fait qu'on l'appelle le chef de l'Etat, un homme devient le chef de l'Etat. Ce qui me choque un peu plus, éventuellement, dans les sauts humains d'un homme, c'est que je me souviens du Bourget où le titre global était: "Mon ennemi n'a pas de visage, c'est la finance".
Je vais vous dire qui est mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, et pourtant il gouverne, cet adversaire, c'est le monde de la finance.
V. Lindon : Un an et demi après, j'ai un peu l'impression que son ennemi a un visage, c'est le patron du Medef. C'est un peu compliqué pour moi de suivre ce qu'il se passe aujourd'hui, avec le mot "patron" qui a été remplacé par le mot "entreprise". Je m'y perds.
L. Delahousse : Vous dites qu'elle est devenue vulgaire parfois, la politique.
V. Lindon : Oui. Aujourd'hui, tout se vaut. Tout est permis. Regrettez, que tout soit lissé.
V. Lindon : Pour moi, c'est la tristesse de ma vie. aimez bien les grands politiques, les grands écrivains.
V. Lindon : J'aime les grandes décisions, les grandes visions, les grands films. Je déteste que quelqu'un me dise: "Au pire, on prendra celle-là." Pour moi, c'est du chinois, je ne sais pas ce que veut dire "au pire".
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