Nord : témoignage d'une salariée La Redoute

Les salariés de La Redoute aussi en savent plus sur leur avenir. Hier, le groupe Kering a décidé de céder l'entreprise à son actuelle dirigeante, Nathalie Balla. Elle connaît bien la société, cela suffit-il à rassurer les employés ? Nous avons posé la question a une femme qui a 35 ans de maison.

Depuis hier, la nouvelle a fait le tour à La Redoute. Michèle fait partie des plus anciens, elle a beaucoup d'interrogations.

En tant que salariée, je souhaite que ça fonctionne. Mais la majorité des salariés a un gros doute. Elle a été notre PDG pendant 4 ans, c'est pas pour ça que La Redoute a fonctionné.

Nathalie Balla, PDG de La Redoute. C'est à elle que le groupe Kering a a choisi de céder l'entreprise pour un euro symbolique. Une candidature déposée en fin de semaine dernière.

Elle fait son dépôt le samedi, elle l'annonce le lundi. Ils ont eu deux jours pour étudier son projet et décider. C'est louche.

La Redoute, sa vie depuis 35 ans. Michèle y a démarré comme stagiaire d'été.

Quand j'ai connu La Redoute, c'était génial. On bossait, on faisait des heures supplémentaires, des fois je travaillais 10 heures par jour. Mon mari n'était pas content, il disait : "Je vais apporter le lit à La Redoute !". Il y avait une bonne ambiance, on se donnait à fond, on était considérés, il y avait de l'entraide. Maintenant, c'est chacun pour soi.

Les manifestations contre les licenciements, Michèle en a connu beaucoup. Pour elle, la cession de l'entreprise ne se fera pas sans contrepartie au niveau de l'emploi.

Quand on commence à parler du chômage, les gens disent : "non, pas La Redoute". Combien de fois je l'ai entendu. Si on m'avait dit un jour qu'on en arriverait la, je ne l'aurai pas cru.

Quand elle évoque l'avenir du catalogue, l'emblème, Michèle a la voix qui se brise.

On ne sait pas si on le tiendra encore dans la main, on ne sait pas si on aura l'occasion de le voir.

La nouvelle direction va devoir apporter des réponses.