Viol : les propos polémiques d'un élu républicain

Le républicain Todd Akin a déclenché la stupeur et
l'indignation dimanche soir aux Etats-Unis. Interrogé sur l'opportunité de légaliser l'avortement en
cas d'agression sexuelle, le candidat au Sénat pour le
Missouri s'est livré à une analyse médicale discutable, sur
les conséquences du viol. Selon lui, le corps féminin aurait les moyens
d'empêcher une fécondation, si "c'est un véritable viol ". 

Des déclarations qui ont entraîné une vague d'indignation immédiate. Sa rivale, la démocrate Claire McCaskill a déclaré qu'elle
était "stupéfaite " par les propos de son adversaire. Elle  a rappelé également dans un communiqué que le conservateur Todd Akin "était
auparavant le co-auteur
d'un projet de loi pour redéfinir le viol [...] Il était opposé à
une loi sur le viol conjugual, car il pouvait être utilisé par les
femmes comme un outil contre les maris dans les cas d'un divorce
difficile ".

Dans The New Yorker , la journaliste Amy Davidson s'est elle demandé ce qu'il entend par "véritable viol ". "Est-ce
qu'il pense que tous les viols se déroulent
comme des scènes d'enlèvements dans les films muets, avec quelqu'un qui
se
jette sur sa victime, son corps se défendant, et que la violence
provoque en
quelque sorte une déconnection des forces hormonales ? "

Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle, a quant à lui, pris ses distances en indiquant dans un
communiqué qu'il n'était pas d'accord et qu'il ne s'opposerait pas à
l'avortement en cas de viol.

L'heure du méa culpa

Face à la polémique suscitée par sa position, Todd Akin a rapidement
fait marche arrière expliquant dans un communiqué sur facebook
qu'il "s'était mal exprimé" . Il a indiqué que ses propos "ne
reflètent pas la
profonde empathie qu'il éprouve pour les milliers de femmes qui sont
violées et maltraitées chaque année. Ceux qui commettent
ces crimes sont le pire de
notre société et je serai le plus grand avocat de leurs victimes au
Sénat ". Toutefois, il a rappelé sa position sur l'avortement qui devrait selon lui être interdit.

Selon un rapport du Rape, Abuse & Incest National Network, 5%  des viols entraînent une grossesse. Ce chiffre est aussi confirmé par une étude de 1996 par la Medical University of South Carolina, qui indiquait que 32.101 grossesses étaient dues chaque année à des
viols aux Etats-Unis.