Venezuela : la population affamée par la crise
Au Venezuela, la crise a entraîné une inflation telle que la population ne peut plus manger à sa faim.
La scène se passe à Caracas. Javier, 11 ans, regarde avec envie l'étal du poissonnier. Il n'a mangé ni viande ni poisson depuis des mois. En un an, le prix du poisson a été multiplié par 1000, l'inflation est hors de contrôle à cause de la crise, 13 000 % en 2018 selon le FMI. Au pays du pétrole, la majorité de la population a faim, comme c'est écrit rageusement sur les murs de la ville.
La population maigrit à vue d’œil
Subalia Escalora touche le salaire minimum, 4 euros par mois. Un kilo de riz coûte deux euros. "On a toujours vécu modestement, mais quand même. On ne peut plus manger trois fois par jour." Selon une étude universitaire, les Vénézuéliens ont perdu 11 kg en moyenne en un an. Les premières victimes de la faillite économique sont les enfants. Des enfants affamés et trop faibles ne pouvaient plus aller à l'école et sont accueillis par une association.
Pas de statistique officielle sur la malnutrition, mais les résultats seraient alarmant dans les hôpitaux : "six enfants meurent de malnutrition chaque semaine", explique un membre de l'association. Sur un parking, des chômeurs, des professeurs, des infirmières attendent de récupérer un carton de nourriture subventionné par le gouvernement. Parmi eux, une militante du parti présidentiel rappelle que les bénéficiaires de ce système sont redevables de son gouvernement. Le problème de la faim est l'une des questions centrales de la campagne présidentielle. Les distributions d'aides alimentaires aux plus défavorisés sont, pour le gouvernement, un moyen subtil d'obtenir des voix.
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