Pour Pâques, le pape François appelle à "un échange général" des prisonniers russes et ukrainiens et à un cessez-le-feu à Gaza

De l'Ukraine à Gaza, le pape François s'est livré, dimanche 31 mars, à un vaste tour d'horizon des conflits dans le monde, lors de son traditionnel message de Pâques au Vatican. "La guerre est toujours une absurdité et une défaite", a-t-il lancé dans le cadre de sa bénédiction "Urbi et Orbi" ("à la ville et au monde"), devant 60 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.

"Tout en appelant au respect des principes du droit international, j'appelle de mes vœux à un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l'Ukraine", a lancé le pape argentin sous les applaudissements de la foule. Quelques semaines plus tôt, il s'était attiré des critiques de Kiev et de ses alliés après avoir appelé à "avoir le courage de hisser un drapeau blanc" pour mettre fin au conflit. "Quand vous voyez que vous êtes vaincu, que les choses ne marchent pas, ayez le courage de négocier", avait-il glissé, dans une allusion apparente à l'Ukraine.

Apparaissant en bonne forme, parfois debout, le pape François a renouvelé, dimanche, son appel à "un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza", ainsi qu'à "une libération rapide des otages enlevés le 7 octobre" et à un accès "garanti" des aides humanitaires à l'enclave palestinienne, au moment où doit commencer un nouveau cycle de négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas.

"Pourquoi tant de morts ?"

Le chef de file de l'Eglise catholique a passé en revue de nombreux conflits qui agitent le monde, citant plus d'une dizaine de pays, du Moyen-Orient (Liban, Syrie) à l'Afrique (Soudan, Mozambique et République démocratique du Congo) en passant par Haïti, la Birmanie et un appel au "dialogue" entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. "Ne laissons pas les vents de la guerre souffler toujours plus fort sur l'Europe et sur la Méditerranée", a-t-il plaidé.

"Ne cédons pas à la logique des armes et du réarmement."

Pape François

dans son discours de Pâques au Vatican

"Ne laissons pas les hostilités en cours continuer à toucher gravement la population civile qui est maintenant épuisée, surtout les enfants", a-t-il poursuivi. "Combien de souffrance nous voyons dans leurs yeux. Par leurs regards, ils nous demandent : pourquoi ? Pourquoi tant de morts ? Pourquoi tant de destructions ?" 

Le pape de 87 ans a invité les responsables politiques à "ne ménager aucun effort pour lutter contre le fléau de la traite des êtres humains, en travaillant sans relâche pour démanteler les réseaux d'exploitation et rendre la liberté à ceux qui en sont les victimes".