A Chypre, le pape dénonce l'"esclavage et la torture" des migrants
Le pape François estime que le sort réservé aux migrants rappelle des épisodes sombres de l'Histoire, comme ceux des nazis ou de la dictature de Staline.
Des mots forts. Le pape François a dénoncé, vendredi 3 décembre à Nicosie (Chypre), le traitement réservé à certains migrants en proie à l'"esclavage" et la "torture", estimant que leur sort rappelle des épisodes sombres de l'Histoire comme ceux des nazis ou de la dictature de Staline. Il s'exprimait lors d'une prière oecuménique avec des migrants dans une église de Nicosie au deuxième jour de sa visite sur l'île divisée de Chypre, porte vers l'Union européenne pour beaucoup de migrants.
Le pape, qui a mis la question migratoire au cœur de sa visite, doit emmener avec lui en Italie 50 migrants, dont 10 migrants en situation irrégulière détenus, selon Nicosie. Des dizaines de personnes, dont une majorité d'étrangers, se sont pressées devant l'église de la Sainte-Croix à Nicosie, située à quelques mètres de la zone tampon administrée par l'ONU, dans l'espoir peut-être de pouvoir être du voyage.
"Ne pas se résigner à un monde divisé"
"Votre présence, frères et sœurs migrants, est très significative pour cette célébration", a dit le pape de 84 ans dans l'église. Dieu nous appelle "à ne pas nous résigner à un monde divisé (...) mais à cheminer dans l'histoire attirés par le rêve de Dieu : une humanité sans murs de séparation, libérée de l'inimitié", a-t-il ajouté. Il a accusé une nouvelle fois la Turquie d'"instrumentaliser la migration à Chypre", appelant les "partenaires européens" à faire preuve de "solidarité" avec Nicosie face "aux difficultés liées au flux croissant de migrants".
Le pape François a appelé à "ouvrir les yeux" devant l'"esclavage" et la "torture" que subissent les migrants dans les camps, dressant un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale. "Cela nous rappelle l'histoire du siècle dernier, des nazis, de Staline, et on se demande comment cela a pu se passer. Mais ce qui s'est passé autrefois est en train d'arriver aujourd'hui sur les côtes voisines (...) Il y a des lieux de torture, des gens qui sont vendus. Je le dis car c'est ma responsabilité d'ouvrir les yeux", a déclaré le pape dans une longue improvisation au cours de la prière oecuménique avec des migrants.
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