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Washington: la «colombe» Janet Yellen fait son nid à la Fed

La finance internationale a les yeux rivés sur la présidente de la Banque centrale américaine, dont la nomination fin 2013 avait fait sensation dans un monde d'hommes. Mme Yellen vient en effet de prendre la décision la plus importante de sa carrière en relevant les taux directeurs américains, presque nuls depuis la crise de 2008. Une hausse en douceur qui caractérise bien cette fine économiste.
Article rédigé par Véronique le Jeune
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Janet Yellen, le 3 décembre 2015, lors d'une audition à la Commission des finances du Congrès. (Nicholas KAMM / AFP)

Janet Yellen, bientôt 70 ans, est pour ainsi dire tombée dans l'économie dès le berceau. Ses parents, confie-t-elle à l'occasion, ont été «traumatisés par la Grande Dépression de 1929», lui laissant pour toujours un besoin de se soucier des plus démunis. Dans le quartier ouvrier de Brooklyn où elle a grandi, la jeune Janet, très tôt confrontée au chômage de masse et à ses ravages, décide de se lancer dans des études d'économie.

Après un doctorat à Yale, sous les auspices du keynésien James Tobin, le père de la célèbre taxe et futur prix Nobel, elle devient elle-même professeur à Harvard jusqu'en 1976. Partout, enseignants comme élèves, louent son sens de la pédagogie, sa grande clarté et sa simplicité.

Humour inédit à la Fed
Aussi petite par la taille que grande par ses fonctions, Janet Yellen est la première à rire de son mètre cinquante. Dans les couloirs de la Réserve fédérale (Fed), son humour et ses tenues de couleur vive tranchent avec l'uniforme gris de ses collègues masculins. Son look de grand-mère, ainsi décrit par certains esprits moqueurs, traduit peut-être sa proximité avec l'Américain de la rue. «Sa principale préoccupation est l’impact de la politique monétaire sur les Américains les moins aisés: du jamais-vu à la Fed», assure Gregori Volokhine, du courtier Meeschaert, à New York, cité par Le Monde.


Janet Yellen, plus attachée au plein emploi qu'à la lutte contre l'inflation, est qualifiée de «colombe» au sein de la Banque centrale par opposition aux «faucons». Autrement dit, c'est le «main street» – l'intérêt général – contre «Wall Street» – la bourse et les marchés –, où d'ailleurs Mme Yellen n'a jamais travaillé.

La Réserve fédérale, insitution centenaire, qui a vu entrer Janet Yellen en 1977, nommée 36 ans plus tard à sa tête par Barack Obama, saura, une fois ressentis les effets du relèvement des taux d'intérêt, si elle a vraiment trouvé sa patronne.

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