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Quatre plaintes pour crimes contre l'humanité contre Duvalier

Après son inculpation pour des motifs financiers, l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, revenu en Haïti et arrêté 48 h après son arrivée, doit maintenant faire face à quatre plaintes pour crimes contre l'humanité. Elles portent sur ses agissements durant sa dictature, de 1971 à 1986, qui a suivi celle de son père.
Article rédigé par franceinfo
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Elle l'avait annoncé et elle ne comptait pas attendre. La journaliste haïtienne Michèle Montas, qui fut porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déposé plainte contre Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l"humanité. Trois autres personnes ont fait de même aujourd'hui, au lendemain de son arrestation.

Jusqu'ici, “Bébé Doc” ne faisait face qu'à des inculpations pour des motifs financiers : corruption détournement de fonds et association de malfaiteurs. Des chefs d'accusation loin de refléter la cruauté de sa dictature, alors que les organismes de défense des droits de l'Homme évoquent des milliers de victimes.

Avec ces plaintes pour crimes contre l'humanité, qui n'ont pas encore reçu de suites judiciaires, Jean-Claude Duvalier commence à voir ressurgir les atrocités qui ont marqué son gouvernement. S'il souhaitait, à 59 ans et atteint d'un cancer en phase terminale, laisser une autre image que celle d'un autocrate sanguinaire en revenant dans son pays “pour aider”, c'est raté.

Michèle Montas, ainsi que son mari aujourd'hui décédé, avait été envoyée en exil après avoir été arrêtée et torturée, lors de la destruction de radio Haïti par le régime. Les autres plaignants sont Alix Fils-Aimé et Claude Rosiers, deux opposants politiques incarcérés durant dix ans. Ils attaquent Bébé Doc pour séquestration arbitraire, exil, destruction
de biens privés, torture physique et morale, violation des droits civils et
politiques. Et ces plaintes ne sont probablement pas les dernières.

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