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Présidentielle américaine : l'erreur des Clinton, "taire la vérité"

Hillary Clinton souffre d'une pneunomie. L'annonce retardée du diagnostic montre que les Clinton n'ont pas tiré les leçons du passé. Un trait de caractère décrypté par Thomas Snégaroff, l'historien et spécialiste des Etats-Unis de franceinfo

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Après un malaise à New york, dimanche, Hillary Clinton a rejoint l'appartement de sa fille pour s'y reposer (ANDREW HARNIK/AP/SIPA / AP)

La candidate démocrate à la présidentielle américaine, Hillary Clinton, a été victime d'un malaise dimanche, lors de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001 à New-York. Le mystère autour de son départ inopiné, puis l'annonce tardive d'une pneumonie repérée vendredi mais annoncée seulement dimanche, relance le débat sur la communication de la candidate et au-delà celle du couple Clinton.

Une communication décalée

La chronologie des faits est importante. Il  y a l’image de la candidate chancelante près de sa voiture. Il est question d’un coup de chaud et tout un débat s’instaure sur la météo, la température, le degré d’humidité. Puis, Hillary Clinton disparait pendant 90 minutes. Elle sort de l'appartement de sa fille où elle s'est reposée sans dire grand-chose. Bien plus tard, un document émanant de la campagne évoque une pneumonie remontant à 48 heures.

De l'eau au moulin de Trump

Pour les supporters du candidat républicain, Donald Trump, il existe un fil conducteur, tissé avec un mensonge et une maladie très grave de la candidate rivale qu’on voudrait nous cacher.  Il est donc étonnant que des politiciens aguerris tombent dans ce genre de piège de communication. Ne pas dire quelque chose quand ça arrive provoque un effet bien pire lorsqu'on on le révèle. Il est là question de la santé de la candidate démocrate, mais il y a eu aussi les mails d’Hillary Clinton. Si elle avait reconnu une erreur dès le départ, tout se serait passé bien mieux pour elle.

Les Clinton hors du temps

Il y a toujours l’idée que les Clinton se sentent au-dessus des lois. C’est un trait psychologique caractéristique des Clinton, qui ont l’impression d'être seuls face aux aux autres et face au monde, qui nécessairement leur est opposé. Ils veulent trouver des mécanismes de défense et le fait de taire la vérité vient en tête.

Il faut là se souvenir de l’affaire Lewinsky en 1998. Tout cela dessine dans l’esprit des électeurs américains, les contours des Clinton qui ont un  rapport à la réalité  complexe.

Un répit de courte durée

La seule chance pour Hillary Clinton, c’est le calendrier. Certes, les élections ont lieu dans moins de deux mois, mais il y a trois débats dans le quinze jours à venir. Elle a annulé quelques déplacements de levée de fond prévu ces jours-ci. Elle dispose de quelques jours pour préparer la première confrontation. Il faudra qu’elle montre une grande santé physique, intellectuelle et psychique lors de ces trois débats. C’est ce qui lui reste. Ça va être difficile. Comme souvent, pour les Clinton, rien n’est facile mais comme souvent chez les Clinton, ce sont eux-mêmes qui se mettent dans la difficulté.   

L'erreur des Clinton, "taire la vérité" : l'analyse de Thomas Snégaroff

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