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Etats-Unis : ce que l'on sait de l'homme arrêté dans l'affaire des colis piégés

Le suspect, âgé de 56 ans, a été arrêté en Floride, dans la ville de Plantation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Cesar Sayoc, sur une photo prise après son arrestation, le 26 octobre 2018 en Floride. (BROWARD COUNTY SHERIIF'S OFFICE / AFP)

Il est le suspect numéro un. La police américaine a arrêté, vendredi 26 octobre, un homme en Floride dans l'enquête sur les 13 colis suspects visant des personnalités anti-Trump. Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a précisé lors d'un point presse qu'il avait été inculpé de cinq chefs d'accusation : il risque jusqu'à 48 ans de prison. A ses côtés, Christopher Wray, le directeur du FBI, a estimé vendredi qu'il était "trop tôt pour parler des motivations".

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de lui.

Un casier judiciaire chargé

Identifié par plusieurs médias, dont le Washington Post (en anglais), comme Cesar Altieri Sayoc Jr, l'homme est né le 17 mars 1962. Les premières images de son arrestation montrent un homme très musclé, en débardeur noir. Ce républicain déclaré vit à Aventura, près du bureau de poste d'où les colis auraient été expédiés. Son casier judiciaire est chargé : il a été arrêté une douzaine de fois, indique le Washington Post. Au milieu des vols et autres fraudes, on trouve une condamnation pour une menace à la bombe en 2002. Il avait menacé par téléphone de faire exploser une centrale électrique locale, en promettant que "ce serait pire que le 11-Septembre". Il avait écopé d'une peine d'un an avec sursis. 

Dans l'une des procédures judiciaires dans laquelle il était impliqué, Cesar Sayoc avait indiqué avoir dirigé un club de strip-tease pendant trente-cinq ans, poursuit le Washington Post. Il assurait également être un "catcheur professionnel", "un strip-teaseur" ou encore "un joueur de football professionnel à Milan". Certains médias avancent qu'il a eu une carrière de danseur de type Chippendales. Sur son profil LinkedIn, il dit avoir fait des études vétérinaires à l'université en Caroline du Nord. Il aurait voulu être "un docteur pour les chevaux" car il a "toujours aimé les animaux qui étaient là en premier et ne font jamais rien à personne", écrit-il.

Des comptes sur les réseaux sociaux très actifs

Le New York Times (en anglais) s'est penché sur ses nombreux comptes sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, son compte, enregistré sous le nom "Cesar Altieri Randazzo" et suspendu depuis l'arrestation, est membre de groupe comme "The Trump American Pary" ou "Vote Trump 2020". Lors de l'élection de 2016, il a également partagé des contenus venus de la page "Des menottes pour Hillary" et s'est affiché sur des photos avec la casquette "Make America Great Again", le slogan de Donald Trump pendant la campagne ("Rendre à l'Amérique sa grandeur"). "Il était très en colère contre le monde, les Noirs, les juifs, les gays" a déclaré la manager d'une pizzeria à Fort Lauderdale qui l'avait embauché pour conduire sa camionnette de livraison en janvier. 

Sur Twitter, Cesar Sayoc semble avoir utilisé au moins deux comptes : @hardrock2016 et @hardrockintlent, où il écrivait respectivement sous les noms "Cesar Altieri" et "Julus Cesar Milan". Il s'en prenait régulièrement aux migrants, aux militants anti-armes à feux et aux démocrates. Il y a plusieurs semaines, le premier compte a posté une photo de Cesar Sayoc avec un panneau "CNN sucks" ("CNN est nul"). "Joyeux anniversaire, meilleur commandant en chef perturbateur qui secoue Washington dans tous les sens", avait-il écrit pour l'anniversaire en juin de Donald Trump, qui est commandant en chef de l'armée américaine. "Merci pour tout ce que vous faites et contre tout le monde et pas être arrêté jamais. Tout droit et construisez le Mur génial".

Dans des tweets souvent décousus et mal orthographiés, accompagnés de nombreux retweets de photomontages rudimentaires, Cesar Sayoc appelait ces derniers jours à voter républicain le 6 novembre, lors des élections parlementaires qui seront déterminantes pour la suite du mandat de Donald Trump. Dans ses derniers messages, il éreintait le candidat noir au poste de gouverneur en Floride, Andrew Gillum, dénonçant son incompétence supposée au poste actuel de maire de Tallahassee et l'accusant sans aucune preuve d'être à la solde du financier et donateur démocrate George Soros. 

Une camionnette recouverte d'autocollants pro-Trump

Les autocollants pro-Trump du van de Cesar Ayoc, arrêté le 26 octobre 2018. (REUTERS)

Une camionnette blanche qui semble lui appartenir a été saisie par la police. Bien que les forces de l'ordre l'aient rapidement bâchée et enlevée pour analyse, plusieurs médias ont montré des photos du véhicule non bâché, zoomant sur une série d'autocollants pro-Trump et des visages, couverts d'une cible rouge, de la démocrate Hillary Clinton et de l'ex-président Barack Obama. D'après son ancien avocat, l'éveil politique de Cesar Sayoc pourrait toutefois être récent."Sa mère m'a confirmé qu'il n'avait jamais voté (...) Il ne s'est jamais intéressé aux questions politiques, mais plutôt au body-building, aux sorties en boîtes de nuit" a-t-il déclaré à CNN. 

S'il se confirmait que le suspect était un partisan de Donald Trump, cela risquerait d'attiser encore davantage des tensions déjà très vives à l'approche des élections de mi-mandat du 6 novembre, déterminantes pour la suite de la présidence du milliardaire. "Je n'ai pas vu ma tête sur son van, j'ai juste entendu dire que c'était quelqu'un qui me préférait à d'autres", a commenté le président américain quelques heures plus tard.

Un lien revendiqué avec une tribu indienne

Cesar Sayoc fait également référence à de nombreuses reprises à la tribu amérindienne Seminole sur Twitter, tandis que sur LinkedIn il mentionne des origines philippines, en affirmant notamment que son grand-père était un chirurgien de renom originaire de l'archipel. Il y affirme également avoir travaillé pour l'hôtel et casino Hard Rock, tenus par la tribu Seminole à Hollywood en Floride, mais ces derniers ont affirmé dans un communiqué n'avoir "aucune preuve" qu'il y ait vraiment travaillé ni qu'il appartienne à la tribu.

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