: Vidéo Comment Donald Trump est devenu une proie idéale pour les services secrets russes dès les années 1980
"Si je suis à Moscou, et que je cherche à mettre la main sur un homme d'affaires influent, Trump était une évidence. En plus, c'était un coureur de jupons. Une cible parfaite", explique Jack Barsky, un ancien espion russe infiltré aux Etats-Unis dans les années 1980, dans un documentaire intitulé Opération Trump - Les espions russes à la conquête de l'Amérique, réalisé par Antoine Vitkine et diffusé dimanche 20 octobre à 21h05 sur France 5.
Construit comme un film politique, ce documentaire d'investigation pose la question de l'influence russe sur la politique américaine, interroge les rapports entre la droite républicaine et le Kremlin et relate l'évolution de Vladimir Poutine au sein du KGB.
Mais le film explique également, grâce aux témoignages d'anciens agents de la CIA, du FBI et du KGB ou encore d'anciens conseillers de Trump, comment l'homme d'affaires américain est entré dans le collimateur des services de renseignements soviétiques au début des années 1980. Le film remonte aux sources des relations entre le jeune Donald Trump et les autorités soviétiques. Il explore également les liens du milliardaire avec des membres de la mafia russe.
Trump, un client parfait pour le KGB
En 1981, le républicain Ronald Reagan est élu président des Etats-Unis et ne cache pas sa profonde hostilité vis-à-vis de l'Union soviétique, en pleine guerre froide. L'URSS, dominée économiquement et militairement par son grand rival, voit d'un mauvais œil l'avènement d'un conservateur pur et dur à la Maison Blanche. Le KGB choisit alors d'intensifier ses opérations d'infiltrations dans le pays et innove dans ses méthodes : il décide de cibler plus spécifiquement la droite américaine et de riches hommes d'affaires.
Le général Oleg Kalugin, qui fut le chef du renseignement extérieur du KGB aux Etats-Unis de 1974 à 1990, le confirme dans le documentaire : "Quand j'étais au KGB, les hommes d'affaires étaient très importants parce qu'ils avaient accès à la technologie ou avaient des relations liées à leur situation financière." Les services secrets russes vont jusqu'à dresser une liste des caractéristiques que recherchent les agents infiltrés chez leurs futures proies : "L'arrogance, l'égoïsme, l'ambition ou la vanité." Des "qualités" que semble posséder le jeune Donald Trump.
Premiers pas avec la mafia russe
En 1983, le futur président américain est un flamboyant promoteur immobilier avide de lumière et à qui tout paraît réussir. La construction de sa Trump Tower, gratte-ciel de 58 étages en plein cœur de Manhattan à New York, asseoit sa notoriété et le projette sur la scène médiatique. Mais son empire est en fait très endetté.
"Il avait essuyé des pertes avec ses casinos et d'autres entreprises en faillite. Il avait donc désespérément besoin d'une autre source de financement. A l'époque, les oligarques russes ont cherché à diversifier leurs placements (...) et Donald Trump avait besoin de cet argent", rapporte, dans le film, Kenneth McCallion, procureur anti-mafia à New York de 1978 à 1992, qui enquêtait à l'époque sur le magnat américain. Le jeune entrepreneur se trouve alors contraint de faire affaire avec des mafieux russes.
" Ainsi, dans la Trump Tower, environ un tiers des appartements a été vendu à des personnes liées au crime organisé russe. Ils payaient littéralement les appartements en cash. Des sacs de billets étaient échangés lors des négociations."
Kenneth McCallion, ex-procureur anti-mafia à New YorkDans le documentaire " Opération Trump- Les espions russes à la conquête de l'Amérique"
Ces liaisons dangereuses avec la mafia fragilisent Donald Trump et représentent une aubaine pour les autorités russes, qui décident de l'approcher par l'intermédiaire de la fille de l'ambassadeur d'URSS aux Etats-Unis.
En 1987, Donald Trump est invité à Moscou par le biais d'une agence de tourisme contrôlée par le KGB, qui lui promet la construction d'un hôtel à Moscou. "La règle d'or : il faut trouver quelque chose qui nous lie de manière positive à la personne", explique Serguei Jirnov, ancien officier du KGB de 1984 à 1990.
Donald Trump, qui rêve de construire une Trump Tower dans la capitale russe, accepte l'invitation, au risque d'une surveillance accrue par le KGB. L'idée que les services secrets russes aient constitué, à cette époque, un dossier compromettant sur Donald Trump semble plus que probable. "Je ne l'exclurais pas, confie prudemment Oleg Kalugin dans le film. Je ne donnerai pas de détails, mais d'après ma propre expérience, tous les étrangers, et en particulier ceux des Etats-Unis et des pays de l'Otan, étaient surveillés."
Le documentaire Opération Trump - Les espions russes à la conquête de l'Amérique, réalisé par Antoine Vitkine, est diffusé dimanche 20 octobre à 21h05 sur France 5 sur la plateforme france.tv.
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