Face au billet vert du dollar américain, la livre turque a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année. Une chute vertigineuse qui s'est poursuivie ces derniers jours et qui inquiète une grande partie de la population en Turquie. Pour les Turcs, en clair, les produits importés coûtent deux fois plus cher. "Cela nous rend nerveux, des choses comme cela ne devraient pas arriver, c'est à cause de la pression américaine, on rentre dans une guerre économique", déplore un habitant d'Istanbul. La livre s'est effondrée après la décision de Donald Trump d'autoriser de nouvelles sanctions contre la Turquie. Décision annoncée vendredi dans un tweet lapidaire. "Je viens d'autoriser le doublement des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium turcs (...) Nos relations avec la Turquie ne sont pas bonnes en ce moment", a écrit le Républicain.Le cas du pasteur BrunsonDéclaration choc de la Maison Blanche, sanctions, menaces de représailles... ces derniers jours, la crise diplomatique entre les États-Unis et la Turquie est à son apogée. Au coeur de cette bataille : le sort du pasteur américain Andrew Brunson, actuellement jugé en Turquie pour terrorisme et espionnage. Après un an et demi en détention, il est maintenu en résidence surveillée. Recep Tayyip Erdogan refuse de le libérer et face aux sanctions économiques américaines, il dénonce un complot politique contre son pays. "Vous sacrifiez une relation avec un pays de 81 millions d'habitants pour un pasteur en relation avec des groupes terroristes", affirme-t-il. Le président turc demande aux Américains l'extradition de son principal opposant, le prédicateur Fethullah Gülen, exilé en Pennsylvanie, mais qu'Ankara considère comme l'homme derrière la tentative manquée de coup d'état de juillet 2016.