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Taxes américaines sur l'acier : l'Union des métiers de la métallurgie demande la mise en place de "quotas" pour "protéger le marché européen"

Philippe Darmayan, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie, ne veut pas de mesures de rétorsion mais une protection du marché européen.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Darmayan,président d'ArcelorMittal France et président de l'UIMM (fédération de la métallurgie). (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

C'est une réponse à l'annonce des taxes américaines sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'Union européennePhilippe Darmayan, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie et d'ArcelorMittal France, a plaidé vendredi 1er juin sur franceinfo pour la mise en place immédiate de "sauvegardes" aux frontières.

Sa crainte ? Que "les 30 millions de tonnes d'acier qui devaient aller naturellement aux États-Unis se retournent vers le marché le plus ouvert, c’est-à-dire l'Europe". Face à ce risque, Philippe Darmayan demande à la France et à l'UE "de protéger le marché européen" en mettant en place des "quotas" afin de "stabiliser les importations" d'acier. Faute de quoi, "les conséquences sur l'emploi" à terme sont réelles, a estimé le président d'ArcelorMittal France.

franceinfo : Diriez-vous que ces taxes douanières sur l'acier et l'aluminium ont une déclaration de guerre commerciale de la part des États-Unis ?

C'est un mauvais coup porté au commerce international. Le problème qu'on a avec ces droits de douane généralisés par les Américains, c'est que les 30 millions de tonnes d'acier qui devaient aller naturellement aux États-Unis vont se retourner vers le marché le plus ouvert, c’est-à-dire l'Europe. La conséquence majeure pour les aciéristes européens, c'est que tous ces volumes vont venir s'ajouter aux importations qui existaient déjà en Europe. Donc, avant la rétorsion, avant d'attaquer le bourbon ou je ne sais quel autre produit qui entraînerait une guerre commerciale sur d'autres secteurs, commençons pas protéger le marché européen, en mettant ce qu'on appelle des "safeguards", ce qui revient à mettre des quotas, c'est-à-dire stabiliser les importations et éviter un accroissement de l'afflux d'importations sur le marché européen.

Vous réclamez que ces quotas soient mis en place rapidement par le gouvernement français et les instances européennes ?

Nous demandons, si possible immédiatement, que des "safeguards" soient mis aux frontières européennes de façon à stabiliser le marché, à ce que nos clients puissent avoir le volume dont ils ont besoin par des productions européennes et par des importations, mais avec le volume d'importations que nous avions dans le passé.

Finalement, l'impact sur ce que vous vendez sur le marché américain n'est pas énorme. Ce que vous craignez, c'est surtout le ricochet en Europe…

Oui, cela fait des années que les Américains sont protectionnistes sur l'acier, c'est pour cela que le volume d'exportation de l'Europe vers les États-Unis est très faible, de l'ordre de 5 millions de tonnes. Ce qui nous importe, c'est qu'il n'y ait pas de ricochet, qu'à cause de la fermeture globale du marché américain des bateaux chinois soient détournés sur le marché européen.

Est-ce que cela pourrait menacer l'emploi en France ?

Si on fait un scénario catastrophe avec des mesures de représailles européennes entraînant des mesures de représailles américaines sur l'automobile, effectivement, cela peut conduire à un ralentissement de la production européenne, donc à terme avoir des conséquences sur l'emploi.

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