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Le chef de la diplomatie américaine en visite en Israël, qui a construit une colonie dans le Golan du nom de "Ramat Trump"

Mike Pompeo est en visite en Israël. Avant Trump en 2019, aucune grande puissance n'avait reconnu l'annexion du plateau du Golan.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée de la colonie construite en l'honneur de Donald Trump, sur le plateau du Golan occupé, le 21 septembre 2020. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Bienvenu à "Ramat Trump", ou les "Hauts-de-Trump". Le nom de cette nouvelle colonie, dans le Golan, est écrit en hébreu et en anglais, avec les drapeaux israélien et américain. Gal Gafni, le vice-président du conseil régional exulte : "En 2019 le président Trump a dit l’évidence : Israël possède bel et bien le plateau du Golan." Dans la foulée, les autorités israéliennes ont décidé de construire une nouvelle colonie, qui porte donc le nom de Donald Trump.

Avant le président américain en 2019, aucune grande puissance n'avait reconnu cette annexion. Mercredi 18 novembre, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, très proche de Donald Trump, poursuit sa tournée diplomatique, avec notamment une visite sur ce plateau du Golan, une zone conquise par Israël en 1967 sur la Syrie et annexée en 1981. 

La colonie Ramat Trump est encore un chantier, les pelleteuses vont et viennent au milieu des tas de sables et des tuyaux. "Dans deux mois, nous aurons 20 familles, des purs pionniers comme on n’en voit plus en Israël et peut-être même en Occident. Des gens qui vivront une vie confortable et viendront ici pour accomplir la grande mission sioniste historique et nous en sommes très très excités", poursuit l'élu régional Gal Gafni.

Des investisseurs américains intéressés

Mais à quelques kilomètres de la Syrie et du Liban, dans ces montagnes qui rappellent le Larzac, l'excitation n'a pas gagné tout le monde. Eyal habite un village voisin et milite pour l'association des Jardins du Golan : "J'ai surtout peur que les gens soient plus nombreux à s'installer ici et qu'ils construisent des grandes villes. Après les déclarations de Trump, des investisseurs américains ont déjà commencé à s'intéresser au Golan, ça nous fait peur. Se développer, c'est bien, mais on doit le faire judicieusement."

Pour David, les États-Unis risquent de relancer les tensions : "On vit avec les Druzes, tout va bien. Les problèmes, c'est seulement avec les dirigeants." Et quand on lui dit que selon beaucoup de gens, Trump a été le meilleur président américain pour Israël, ce colon n'est pas d'accord : "Non ! Plutôt le meilleur président pour 'Bibi', mais pas pour Israël. Toutes ces déclarations énervent les gens contre nous."

'Bibi', c'est Benyamin Netanyahou, le premier ministre d'Israël, qui n'aurait pas le sens des priorités, selon Dina. Pour elle, la colonie Trump est une gabegie : "C'est difficile de vivre ici. On a besoin de plus d'argent du gouvernement. Il a pris de l'argent qui était pour nous, c'était pour faire un geste, mais le geste coute de l'argent."

Une colonie israélienne porte le nom de Trump, sur le plateau du Golan occupé

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