De son propre aveu, Joseph Stiglitz admet que le Groupe international sur le climat (Giec) a mal estimé l’ampleur et l’accélération du réchauffement climatique : “Il y a des phénomènes météorologiques extrêmes, nous faisons face à une situation d’urgence climatique. L'économie de marché ne pourra pas faire seule face à ces changements, il faudra des interventions de l’État”. Affirmant que “cette transition énergétique va créer des opportunités d’emploi et qu’elle profitera à l’économie”, l’auteur de “Peuple, pouvoir et profits” (aux éditions des Liens qui libèrent) explique que le mouvement des "gilets jaunes" n’est que le pendant français d’une dynamique mondiale de la contestation sociale.Vers des profits “mieux partagés” ?“Aux États-Unis, c'est peut-être un des pires exemples en matière d’inégalités, l’espérance de vie est en déclin. J’essaie d’expliquer dans mon ouvrage qu’un nouveau contrat social avec le gouvernement, les marchés et la société civile est nécessaire. Avec ces nouvelles formes d’organisation, on pourrait recouvrer des profits plus durables, plus partagés”, analyse Joseph Stiglitz. Estimant que la “démocratie est en danger” face aux populismes, l’économiste voit dans les différents débats organisés en France par Emmanuel Macron, “qu’il faut parler mais surtout écouter les citoyens”. “Il faut entendre que des gens tout en bas de l'échelle sociale ne se portent pas bien ; une des responsabilités du gouvernement, c’est la protection sociale”, conclut le prix Nobel d’économie 2001.