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Etats-Unis : les étudiants étrangers menacés d'expulsion si leurs cours restent à 100% en ligne à la rentrée

Les étudiants déjà présents sur le territoire américain "doivent quitter le pays ou prendre d'autres mesures, comme s'inscrire dans une école avec des cours en personne pour conserver leur statut légal", a annoncé la police de l'immigration et des douanes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le campus de l'université de Georgetown, à Washington (Etats-Unis), le 7 mai 2020.  (SAUL LOEB / AFP)

Des études menacées aux Etats-Unis. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé, lundi 6 juillet, qu'il n'autoriserait pas les étudiants étrangers à rester sur le territoire américain si leurs cours sont uniquement en ligne à la rentrée, du fait de l'épidémie de Covid-19.

Le gouvernement américain ne "donnera pas de visas aux étudiants inscrits dans des programmes intégralement en ligne à l'automne et les gardes-frontières ne les laisseront pas entrer sur le territoire", a annoncé la police de l'immigration et des douanes (ICE) dans un communiqué. Quant aux étudiants déjà présents sur le territoire américain, "ils doivent quitter le pays ou prendre d'autres mesures, comme s'inscrire dans une école avec des cours en personne pour conserver leur statut légal". Sinon, ils pourront "faire face à une procédure d'expulsion", a-t-elle ajouté.

Les établissements optant pour un modèle "hybride" devront certifier que leurs étudiants étrangers sont bien inscrits au maximum possible de cours en personne, afin qu'ils conservent leurs droits de séjour. Ces dérogations ne seront pas autorisées pour les études d'anglais ou les formations professionnelles.

"La cruauté de la Maison Blanche ne connaît aucune limite", a immédiatement critiqué le sénateur Bernie Sanders, ancien prétendant à l'investiture démocrate pour la présidentielle du 3 novembre. 

Les étudiants étrangers se retrouvent à devoir choisir entre risquer leur vie dans des salles de classe ou se faire expulser.

Bernie Sanders, sénateur démocrate

La mesure concerne les visas F1 (pour des études académiques) ou M1 (pour des formations professionnelles). Environ 1,2 million de personnes en étaient dotées en mars, dont une grande majorité d'Asiatiques (Chinois, Indiens, Sud-Coréens), selon les données officielles.

"Des recours en justice sont inévitables"

Comme le reste du pays, les universités américaines, qui comptent 5,5% d'étudiants étrangers en moyenne et dépendent grandement de leurs frais de scolarité, ont fermé leurs portes en mars et basculé vers un enseignement en ligne pour tenter d'endiguer la pandémie. Faute de vaccins, certaines, dont l'université de l'Etat de Californie ou la prestigieuse université de Harvard, ont annoncé qu'elles poursuivraient avec des cours à 100% en ligne à la rentrée, même pour les étudiants autorisés à vivre sur les campus.

D'après Aaron Reichlin-Melnick, du think tank American Immigration Council, la nouvelle règle est censée permettre aux étudiants de poursuivre leurs études depuis leur pays mais cela n'est pas réaliste, notamment en raison des difficultés de voyager ou du retard technologique de certains pays d'origine. "Des recours en justice sont inévitables", prédit-il sur Twitter.

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration un marqueur de sa présidence, a opéré plusieurs tours de vis contre les étrangers depuis le début de la crise sanitaire. En juin, il a gelé jusqu'en 2021 l'émission des cartes vertes – qui offrent un statut de résident permanent aux Etats-Unis – et de certains visas de travail, notamment ceux utilisés dans le secteur des nouvelles technologies. 

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