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À la COP22, l'élection du climatosceptique Donald Trump est dans toutes les têtes

À Marrakech (Maroc), la 22e conférence sur le climat entre dans sa deuxième et dernière semaine. La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine inquiète bon nombre d'acteurs et de négociateurs.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Salaheddine Mezouar, président de la COP22, aux côtés de Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, le 7 novembre 2016 à Marrakech (Maroc) (MOHAMED MESSARA / EPA)

"Que les États-Unis, la France ou la Chine n'aient pas le bon président, ça ne change grand chose." Venu de la Silicon Valley, Bill Lenihan, un patron américain, est à Marrakech pour présenter les produits de son entreprise Off Grid Electric, spécialisée dans la distribution d'énergie solaire. Dans la capitale marocaine, où les chefs d'État sont attendus mardi 15 novembre pour les ultimes négociations de la 22conférence sur le climat (COP22), la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, et ses positions climatosceptiques occupent toutes les discussions.

Kits solaires avec panneau, batteries, radios, téléviseurs et lampes à très faible consommation électrique...  Pour Bill Lenihan, qui a déjà vendu ses produits en Tanzanie et va se lancer cette année en Côte d'Ivoire aux cotés d'EDF, pas question de penser que Donald Trump signe la fin de son business. "Je pense que l'élan du solaire et des énergies renouvelables est inarrêtable aujourd'hui", dit-il.

Donald Trump a menacé de sortir de l'accord de Paris

Mais si Bill Lenihan est confiant, c'est aussi parce que son projet est autofinancé. En clair : ce patron n'a pas besoin des fonds internationaux censés soutenir les projets d'énergie renouvelable et auxquels Donald Trump a promis ne pas verser un seul dollar. À Marrakech, tout le monde s'en souvient : durant sa campagne, le milliardaire avait qualifié le dérèglement climatique de "canular" et menacé d'"annuler" l'accord de Paris contre le réchauffement, pourtant ratifié par son pays et entré en vigueur le 4 novembre dernier. 

Juridiquement, une éventuelle sortie des États-Unis de cet accord historique ne pourrait pas se faire immédiatement. À Marrakech, les diplomates préfèrent donc continuer leurs négociations... en espérant que Donald Trump change d'avis d'ici son investiture le 20 janvier. "Nous avons hâte de collaborer avec son administration, afin de faire avancer l'agenda climatique pour le bénéfice des peuples du monde", a déclaré mercredi sobrement Patricia Espinosa, la responsable climat de l'ONU. 

Inquiétude autour des aides financières américaines en faveur du climat

Personne n'est dupe. La présidence Trump pourrait bien transformer l'accord de Paris en une simple liste de belles promesses. Sans action des États, aucune police du climat n'obligera le Républicain à réduire les émissions américaines de 26% d'ici 2030. Si la Californie, New York ou Denver continueront sans doute leur action pour une énergie moins sale, ils pourraient devoir se passer de toute aide du gouvernement fédéral.

Autre inquiétude : l'argent destiné à aider les pays pauvres à s'adapter au changement climatique risque de manquer sans l'aide financière américaine. Une très mauvaise nouvelle pour les petites îles du Pacifique qui comptaient beaucoup sur ces programmes. Une très mauvaise nouvelle aussi pour les usines de panneaux solaires ou d'éoliennes dans le monde entier.

"L'élan du solaire et du renouvelable est inarrêtable aujourd'hui'. Le reportage d'Anne-Laure Barral
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