Pont effondré à Baltimore : deux mois après l'accident, l'équipage est toujours coincé à bord du navire

Le 26 mars, un pont s'effondrait à Baltimore, aux Etats-Unis, après avoir été percuté par un porte-conteneurs singapourien. Huit semaines après, 21 hommes sont toujours retenus à bord coupés du monde à cause de l'enquête et de raisons administratives.
Article rédigé par franceinfo
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Le 26 mars 2024, le Dali, un porte-conteneurs singapourien a percuté un pont à Baltimore causant son effondrement et la mort de six ouvriers. (ROBERTO SCHMIDT / AFP)

"Ils ne peuvent tout simplement pas contacter les personnes dont ils ont besoin, ni même regarder des photos de leurs enfants avant de s'endormir." Beaucoup l'ignorent, mais les 21 marins qui étaient à bord du Dali, le porte-conteneur singapourien qui s'est encastré dans un pont à Baltimore le 26 mars, sont toujours coincés à bord près de deux mois après la catastrophe.

Des portables confisqués pour l'enquête

D'après la BBC "l'équipage, composé de 20 Indiens et d'un ressortissant sri-lankais, n'a pas pu débarquer en raison de restrictions de visa, de l'absence de laissez-passer à terre requis et d'enquêtes parallèles en cours menées par le National Transportation Safety Board (NTSB) et le FBI." Non seulement les marins sont coincés dans la coque, mais ils ont également été privés de leurs téléphones portables. "Leurs téléphones portables ont été confisqués par le FBI dans le cadre de l'enquête", rapporte la BBC, citant les propos de Joshua Messick, directeur exécutif du Baltimore International Seafarers' Center, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour protéger les droits des marins.

"Ils ne peuvent pas effectuer de transactions bancaires en ligne. Ils ne peuvent pas payer leurs factures à la maison. Ils n'ont aucune de leurs données ni les coordonnées de qui que ce soit, donc ils sont vraiment isolés en ce moment."

Joshua Messick, directeur exécutif du Baltimore International Seafarers' Center

à la BBC

Les syndicats de marins se sont saisis de leur cas. Dave Heindel, président du Syndicat international des marins, a déclaré que "quelle que soit la durée de l'enquête, les droits et le bien-être de l'équipage ne devraient pas être violés".

Des prêtres et des plats indiens pour tenir le coup

Les syndicats de marins singapouriens ont également tiré la sonnette d'alarme et appelé au "retour rapide" des téléphones des équipages car "le moral a naturellement baissé", avance la BBC rappelant que "pour l'heure, l'équipage dispose de cartes SIM et de téléphones portables temporaires sans data." D'après la BBC, "divers représentants religieux, dont des prêtres hindous, ont fourni des services et un soutien émotionnel aux personnes à bord". Ils ont également reçu des colis avec notamment "des collations indiennes".

Darrel Wilson, porte-parole de Synergy Marine, la société de gestion du Dali basée à Singapour, a toutefois déclaré à la BBC qu'il n'était pas en mesure de fournir un délai pour le débarquement de l'équipage, car, au delà de l'enquête, "personne ne connaît le navire mieux qu'eux". Des petits groupes de cinq marins pourraient peut-être bientôt être éligibles à un laissez-passer à terre, mais "ils devront probablement être accompagnés pendant toute la durée de leur séjour à terre", indique la BBC. 

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