Ouragan Gustav : évacuation générale et couvre-feu en Louisiane

"Quittez la ville !"
_ "Ayez le courage de vous séparer des choses matérielles. Vous ne pouvez pas vous protéger de ce que Mère nature va faire fondre sur nous", a lancé un élu de La Nouvelle-Orléans, exhortant la population à quitter au plus vite la capitale de Louisiane.

Gustav est attendu dans la journée de lundi sur la côte sud des Etats-Unis.
_ L’état d’urgence a été décrété dans quatre Etats : le Texas, le Mississipi, l’Alabama et la Louisiane. Le maire de La Nouvelle-Orléans, dévastée par l’ouragan Katrina il y a trois ans presque jour pour jour, a ordonné d’évacuation totale de la ville. Ray Nagin a qualifié Gustav de "tempête du siècle", et imposé le couvre-feu à compter de ce lundi.

Environ un million de personnes vivant le long du Golfe du Mexique ont déjà évacué. Provoquant des scènes d’exode sur les routes de la région, avec des files ininterrompues de voitures surchargées. Soixante kilomètres de voitures, pare-choc contre pare-choc. Outre les vents d’une extrême violence, on craint surtout des inondations, comme en août 2005 où la ville avait été littéralement noyée sous les eaux.

Quelque 1.800 personnes avaient péri en Louisiane et dans les Etats voisins, et en grande partie à La Nouvelle-Orléans. La mise en oeuvre tardive et la désorganisation totale des secours avaient alors été mises en cause.

Cellule de crise

Le consulat de France à La Nouvelle-Orléans a été fermé. Et une cellule de crise suit, de Paris, l’évolution de la situation. Quelque 830 Français vivent en Louisiane, dont un peu plus de 200 à La Nouvelle-Orléans. Selon le Quai d'Orsay, 95% d'entre eux auraient déjà quitté la zone.

Les dégâts éventuels de cet ouragan dans le Golfe du Mexique pourraient par ailleurs faire flamber les cours du pétrole. Car cette zone concentre le quart de la production américaine de brut, et les compagnies ont décidé de stopper la production, par mesure de précaution.

Autre conséquence de l’arrivée imminente de l’ouragan sur la côte sud des Etats-Unis, la convention républicaine de St Paul (Minnesota) est totalement bouleversée, la plupart des travaux sont suspendus -le président George W. Bush venait d'indiquer qu'il n'y participerait pas en raison du cyclone. La convention doit désigner officiellement John McCain pour affronter Barak Obama dans la course à la Maison Blanche.

"C'était la fin du monde"

Maisons détruites ou endommagées par milliers, plantations ruinées, réseaux de télécommunications en panne : "c'était la fin du monde", disent les Cubains, qui commencent à évaluer les dégâts considérables causés par le passage de Gustav sur leur ile. Cet ouragan, qui a laissé un paysage de désolation dans certaines zones de l'ouest de l'île communiste, n'a cependant fait aucun mort, selon la Défense civile. En revanche, on dénombre de nombreux blessés.

Quelque 250.000 personnes, évacuées dans les provinces occidentales de Pinard el Rio, mais aussi de La Havane, commencent peu à peu à rentrer chez elles. Du moins, si l’état de leur maison le permet. Le village de Paso Real de San Diego, par où est entré l’œil du cyclone, a été totalement rasé. C’est dans ce village que l’on a enregistré des rafales de vent à… 340 km/h. Un record.

Avant son passage sur Cuba, Gustav a provoqué la mort d’au moins 85 personnes dans les Caraïbes, en Haïti, en Jamaïque et en République Dominicaine.

Gilles Halais avec agences