"On ne doit qu’à la grâce divine qu’il n’y ait pas eu de morts" : des affrontements à Los Angeles en marge des manifestations étudiantes propalestiniennes

Le campus californien de l'université d'UCLA a été le théâtre d'affrontements très violents entre manifestants propalestiniens et contre-manifestants pro-israéliens.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des affrontements ont éclaté sur le campus d'UCLA à Los Angeles. (ETIENNE LAURENT / AFP)

Des affrontements violents ont eu lieu dans la nuit du mardi 30 avril au mercredi 1er mai sur le campus de UCLA à Los Angeles. Des affrontements entre manifestants propalestiniens, qui occupent une esplanade du campus, et un groupe de contre-manifestants pro-israéliens. 

En début d’après-midi mercredi 1er mai, des professeurs sont venus lire devant la presse une lettre adressée au président de l’université, coupable selon eux de ne pas protéger les étudiants. L’un d’entre eux témoigne des incidents de la nuit. "Ce que j’ai vu était brutal. On ne doit qu’à la grâce divine qu’il n’y ait pas eu de morts", entend-on.

Violences de contre-manifestants pro-israéliens 

Un groupe de manifestants pro-israéliens a tenté de perturber cette conférence de presse, seul moment de tension d’une journée tranquille sur le campus de UCLA, avec une forte présence policière, des membres de forces de l’ordre observant les alentours depuis le toit des bâtiments. Un calme très différent des images diffusées sur les réseaux sociaux toute la nuit.

Mardi un peu avant minuit, des manifestants pro-israéliens, habillés de noir et masqués, ont débarqué sur le campus. Ils ont tiré des feux d’artifice en direction du campement, secoué les barrières, frappé des étudiants et utilisé du gaz poivre. Pour Taï, l’une des étudiantes du campement, un keffieh sur les épaules, l’attaque de ceux qu’elle appelle "les sionistes" n’a pas été une surprise après six jours d’occupation.

"Certains d’entre eux nous empêchent de dormir, de parler. Ils diffusent à fond des sons de bébés qui pleurent toute la nuit. On s’y attendait."

Taï, une étudiante d'UCLA

à franceinfo

Une violence dénoncée de toutes parts

Stella, elle, est venue voir dans la matinée si le campement était toujours là. Elle raconte que sur le chemin, une étudiante l’a traitée de "nazie" en voyant son étoile de David autour du cou. Mais même si elle voudrait que le campement disparaisse et que la vie reprenne son cours normal sur le campus, elle ne soutient pas ce qu’elle a vu à la télévision. "La violence, sous toutes ses formes, n’est justifiée vis-à-vis de personne, que je sois d’accord avec un groupe ou pas. La violence de la nuit dernière ne représente pas la communauté juive", assure-t-elle.

Les cours ont été annulés mercredi. Ethan, étudiant en économie, a révisé son examen pour rien. Pour lui, ce qui s’est passé à UCLA est différent des affrontements dans d’autres universités, quand les policiers ont évacué des campements. Cette fois, c’est un groupe de contre-manifestants qui a agi. "J’imagine qu’ils ont voulu s’occuper eux-mêmes de détruire le campement. Mais le manque de présence policière m’a surpris", avance-t-il.

La direction de l’université a annoncé son intention de démanteler le campement rapidement. En fin d’après-midi, les étudiants se préparaient à une intervention de la police.

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