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Mort de George Floyd : quatre témoignages marquants au procès de Derek Chauvin à Minneapolis

Plusieurs dizaines de témoins ont été entendus au tribunal de Minneapolis (Etats-Unis). 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des témoins au procès de Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd le 25 mai 2020 à Minneapolis (Etats-Unis). Le procès s'est ouvert le 9 mars 2021 au tribunal de Minneapolis. (POOL VIA COURT TV / AFP)

Un procès "historique" à Minneapolis (Etats-Unis). L'ancien policier Derek Chauvin a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd, mardi 20 avril. "Le monde entier nous regarde", avait souligné  Ben Crump, l'avocat de la famille Floyd, avant de s'agenouiller avec des proches de la victime pendant 8 minutes et 46 secondes, le temps pendant lequel Derek Chauvin est resté agenouillé sur le cou de George Floyd, le 25 mai 2020. Plusieurs dizaines de témoins ont été entendus au tribunal de Minneapolis. Franceinfo revient sur quatre témoignages marquants.

1Darnella Frazier, l'autrice de la vidéo

Agée de 17 ans lors des faits, Darnella Frazier, une jeune Afro-Américaine, est l'autrice de la vidéo virale du drame, qui a conduit des millions de personnes à manifester contre le racisme et les violences policières dans le monde entier. Le 25 mai 2020 à Minneapolis, elle faisait une course quand elle a vu George Floyd "allongé au sol avec un policier agenouillé sur lui".

Il était "terrifié, il suppliait pour sa vie, il souffrait", alors que Derek Chauvin "se contentait de nous fixer avec son regard froid, sans cœur", a-t-elle raconté.

"Quand je pense à George Floyd, je vois mon père, mes frères, mon cousin, mon oncle. Ils sont tous noirs. Ça aurait pu être eux."

Darnella Frazier

lors du procès de Derek Chauvin

Depuis, la jeune Américaine raconte faire des insomnies. Elle s'"excuse auprès de George Floyd de ne pas avoir fait plus", "de ne pas l'avoir sauvé". "Mais ce n'était pas à moi de le faire, c'était à lui", a-t-elle lancé en pointant l'accusé. 

2Christopher Martin, le caissier de l'épicerie

Ce jeune homme noir, âgé de 19 ans, travaillait le 25 mai à l'épicerie Cup Foods quand George Floyd est venu y acheter un paquet de cigarettes avec un billet de vingt dollars. "J'ai vu un pigment bleu (...), j'ai trouvé ça bizarre et j'ai pensé qu'il était faux", a raconté le jeune caissier, visiblement nerveux.

Christopher Martin, qui risquait de voir la somme retirée de son salaire, a quand même accepté ce billet pour "rendre service". Mais, "après réflexion", il en a parlé à son responsable qui a fini par faire appeler la police.

Le jeune homme a ensuite assisté au supplice du quadragénaire avec "incrédulité et culpabilité". "Si je n'avais pas pris le billet, tout cela aurait pu être évité", a-t-il déclaré, la voix brisée par l'émotion.

3Courteney Ross, la compagne de George Floyd

Cette femme blanche de 45 ans, mère de deux garçons, a entretenu une relation avec George Floyd entre 2017 et sa mort. En pleurs, elle a raconté comment il l'avait séduite avec "sa voix grave, râpeuse". Elle a dépeint un homme "plein d'énergie", "doux", avec qui la vie était "une aventure".

Courteney Ross a aussi reconnu qu'ils consommaient de la drogue ensemble. "C'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos…" a-t-elle expliqué. L'avocat de Derek Chauvin, pour qui George Floyd est mort d'une overdose, l'a pressée de questions sur la nature des drogues, sur leurs sources d'approvisionnement et sur un séjour de George Floyd à l'hôpital, début mars 2020, après une consommation excessive d'héroïne.

Il lui a arraché que les deux personnes avec qui George Floyd se trouvait, juste avant sa mort, leur avaient parfois vendu de la drogue.

4Richard Zimmerman, le vétéran de la police

Cet homme blanc aux cheveux argentés est le policier ayant le plus d'ancienneté (25 ans) à Minneapolis. Fort de cette expérience, il a considérablement affaibli une des principales lignes de défense de Derek Chauvin, qui assure avoir respecté sa formation et appliqué un geste autorisé pour contrôler un suspect récalcitrant.

"Je ne vois pas pourquoi les agents se sont sentis en danger."

Richard Zimmerman, policier

au procès de Derek Chauvin

Jamais Richard Zimmerman n'a appris à mettre son genou sur le cou d'un suspect plaqué au sol et menotté, a-t-il assuré. Maintenir cette posture pendant près de dix minutes n'était "absolument pas nécessaire" et tout "simplement injustifié", a-t-il déclaré.

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