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Vidéo "Ils nous disaient qu'on était des porcs, des pouilleux" : que se passe-t-il dans les centres de rétention pour migrants, aux Etats-Unis ?

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Envoyé spécial. "Ils nous disaient qu'on était des porcs, des pouilleux" : que se passe-t-il dans les centres de rétention pour migrants, aux Etats-Unis ?
Envoyé spécial. "Ils nous disaient qu'on était des porcs, des pouilleux" : que se passe-t-il dans les centres de rétention pour migrants, aux Etats-Unis ? Envoyé spécial. "Ils nous disaient qu'on était des porcs, des pouilleux" : que se passe-t-il dans les centres de rétention pour migrants, aux Etats-Unis ? (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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En 2018, des images d'enfants en cage, dormant à même le sol dans un centre de rétention pour migrants, ont choqué l'opinion américaine. Depuis, les conditions de réclusion ont-elles changé, alors que le président Trump veut autoriser la détention illimitée des mineurs ? "Envoyé spécial" a enquêté au Texas, près de la frontière mexicaine.

La politique de "tolérance zéro" de Donald Trump à l'égard des migrants s'est durcie d'un cran fin août 2019, quand le gouvernement américain a annoncé sa volonté d'autoriser la détention illimitée pour les enfants. Pour comprendre ce qui se joue à la frontière américano-mexicaine, une équipe d'"Envoyé spécial" a accompagné un policier aux frontières qui traque les migrants entrant illégalement aux Etats-Unis.

Chaque jour, près du Rio Grande, Christopher voit arriver parmi eux des dizaines d'enfants, parfois très jeunes. Ils viennent du Honduras, du Salvador, du Guatemala, ils ont marché pendant des heures. Certains arrivent en grande détresse, comme Nohelya et ses deux adolescents, Dianelis, 12 ans, et Keyler, 14 ans. Nohelya surtout semble à bout de forces, et se plaint d'avoir mal à la jambe. Pour Christopher, "elle est surtout en train de faire une insolation sévère. Ça arrive tous les jours, plusieurs fois par jour". Il appelle un de ses collègues de la police aux frontières pour lui porter secours. 

"On dormait par terre, au soleil"

Interpellés pour entrée illégale sur le territoire américain, Nohelya et ses enfants sont emmenés dans un centre de rétention. Selon un rapport de l'administration américaine elle-même, les conditions y sont très difficiles. La famille va y passer trois jours et trois nuits.

C'est dans la petite ville texane de McAllen, où la police aux frontières relâche les migrants après leur détention, que les journalistes ont retrouvé Nohelya et les enfants. "C'était affreux, raconte-t-elle. On dormait par terre, au soleil." "On a été maltraités", ajoute sa fille. Nous les suivons dans un foyer catholique où ils reprennent quelques forces, au milieu de plusieurs centaines de personnes dans la même situation. En attendant que leurs demandes d'asile soient examinées par un juge, ils sont autorisés à rejoindre leurs familles dans le pays. 

"Ils nous hurlaient dessus, nous traitaient de tous les noms"

Dianelis se sent mieux : elle a enfin pu prendre une douche, la première en cinq jours. La fillette est choquée par ce qu'elle a vécu en détention. Elle dit avoir été insultée par les policiers aux frontières. "Ils nous disaient qu'on était des porcs, des pouilleux, et que c'est pour ça qu'ils allaient nous renvoyer dans notre pays. (...) Ils disaient ça à tout le monde." Nohelya intervient : "Ils ont maltraité mon fils aussi. Ils nous hurlaient dessus, nous traitaient de tous les noms. Moi, je pense que ce n'est pas parce qu'on est des migrants qu'on mérite d'être traités comme ça."

Extrait de "Etats-Unis : des enfants en cage", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 12 septembre 2019.

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