«La maladie du dragon jaune» décime les oranges de Floride
Les millions de dollars consacrés à la recherche pour éradiquer la «maladie du dragon jaune» n'ont pas encore porté leurs fruits. La bactérie se propage à vitesse grand V à travers les quelque 210.000 hectares et 70 millions d'arbres des vergers d'agrumes de Floride. Certains petits producteurs de la région n'étant pas parvenus à enrayer la dissémination, en ajoutant engrais, nutriments et minéraux, ont dû abandonner leurs vergers car la hausse des cours ne suffit pas à compenser les pertes de production.
Au dernier comptage diffusé début avril 2014, le ministère de l'Agriculture américain (USDA) estimait que la production annuelle devrait atteindre 110 millions de caisses de fruits, ou 4,95 millions de tonnes. Soit 18% de moins qu'en 2013 et le plus faible niveau depuis 1985, lorsque les vergers avaient été frappés de plein fouet par le gel. Et bien loin de la récolte record de 244 millions de caisses collectées en 1998. Ces estimations «ont surpris les investisseurs qui ne s'attendaient pas à une telle révision à la baisse», constate Joe Nikruto, analyste de la société de courtage RJO Futures.
Dans la foulée du rapport de l'USDA, le cours du jus d'orange congelé est monté à un niveau plus vu depuis fin mars 2012 sur la plateforme Inter Continental Exchange à New York: le contrat pour livraison en mai, le plus échangé, a gagné 7% en trois séances pour grimper à 1,668 dollars la livre. A noter que cette hausse des cours s'explique aussi par la sécheresse qui frappe le Brésil, premier producteur mondial de jus d'orange devant la Floride. Dans cet Etat du sud-est des Etats-Unis, l'industrie des agrumes représente 9 milliards de dollars et 76.000 emplois.
Les Etats-Unis restent de loin le premier consommateur mondial de jus d’orange, mais sa consommation a baissé de 30% depuis 2003. En cause: la multiplication des sodas allégés, moins caloriques, dans les rayons. «Et puis le jus d'orange est étroitement associé au petit-déjeuner, et avec l'accélération du rythme de vie, nous avons tendance à sauter ce repas», souligne Daniel Sleep, responsable au ministère de l'Agriculture de la Floride. Cet aspect empêche d'ailleurs les cours du jus d'orange de monter trop haut, relève l'analyste Joe Nikruto: «Il est difficile de demander aux gens de payer plus pour un produit qu'ils consomment de moins en moins».
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