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Infographies Tueries de masse aux Etats-Unis : un phénomène en expansion

Alors qu'une tuerie à Orlando a fait au moins 20 morts et une quarantaine de blessés, dimanche 12 juin, francetv info vous montre l'accélération de la fréquence de ce type d'événements.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des véhicules de police encerclent la voiture de deux suspects, après une fusillade à San Bernardino, en Californie (Etats-Unis), le 2 décembre 2015. (MIKE BLAKE / REUTERS)

"Fusillade", "tuerie de masse", ou "attentat terroriste" ? Médias et responsables américains peinent à désigner les attaques qui endeuillent régulièrement les Etats-Unis, comme celle qui a fait au moins 20 morts et 40 blessés dans une discothèque gay d'Orlando (Floride), dimanche 12 juin. La majorité semble toutefois partager un constat : ces événements se sont multipliés ces dernières années.

[Article publié le 5 décembre 2015, après la tuerie de San Bernardino (Californie), dans laquelle 14 personnes avaient trouvé la mort]

355 fusillades en 2015

Une fusillade éclate presque chaque jour aux Etats-Unis. Selon le Washington Post*, 355 attaques ont éclaté depuis le début de l'année 2015. Certains jours, jusqu'à cinq "mass shootings" (attaques qui ont fait au moins quatre victimes, blessées ou tuées, tireurs inclus) sont recensées. C'est le cas des 15 juillet, 2 août et 22 novembre 2015.

Pour établir la carte ci-dessous, francetv info a retenu la définition de la base de données Mass Shooting Tracker, qui compte les événements durant lesquels au moins quatre personnes ont été touchées (blessées et tuées) lors d'attaques perpétrées en public et dont les victimes n'ont pas de lien direct avec les auteurs.

Plus de 1 000 fusillades depuis trois ans

Le drame avait endeuillé tout le pays. Le 14 décembre 2012, un jeune homme ouvrait le feu dans l'école primaire de Sandy Hook (Connecticut), faisant 28 morts, dont 20 enfants. Le meurtrier, Adam Lanza, 20 ans, avait abattu sa mère avant de se rendre à l'école, vers 9h30 du matin. Il s'était ensuite donné la mort.

Depuis cette date, plus de 1 000 fusillades, toujours selon la définition de Mass Shooting tracker, ont été répertoriées. Cette carte évolutive publiée par International Business Times les recense.

Des tueries de plus en plus fréquentes

La définition est importante, car elle influence considérablement les chiffres. Le FBI, par exemple, n'emploie pas l'expression de "mass shooting", mais de "mass killing", et compte les "incidents qui font au moins trois morts". Il distingue également les "spree killer", qui ciblent plusieurs lieux dans un temps réduit, des "mass killer" qui n'agissent que sur une zone. Ces nuances changent radicalement les données.

Pour établir ce graphique, francetv info a repris les termes du site d'information Mother Jones, qui définit une tuerie de masse comme une "attaque qui se déroule en public, dans laquelle le tireur et les victimes ne se connaissent pas et n'ont pas de lien, et où le tireur a tué au moins quatre personnes". Les fusillades ayant fait moins de quatre morts, ou uniquement des blessés, ne sont pas prises en compte.

En outre, le site analyse les intervalles entre les événements, tandis que francetv info les rassemble par année. Ainsi, Mother Jones estime qu'une tuerie se produit tous les 172 jours aux Etats-Unis depuis 1982, mais depuis 2011, l'écart s'est considérablement réduit : seulement 64 jours en moyenne séparent ces attaques mortelles. Le graphique ci-dessous montre aussi qu'elles sont toujours plus fréquentes.

Des victimes toujours plus nombreuses

Conséquences de l'augmentation de la fréquence des attaques, le nombre de victimes augmente. Certains événements particulièrement meurtriers ont marqué les esprits : la tuerie de Columbine en 1999, la fusillade de l'université Virginia Tech en 2007, le massacre de Sandy Hook en 2012.

Comme le précédent, ce graphique intègre les dernières fusillades qui ont fait au moins quatre morts aux Etats-Unis, depuis 1982. 

* Tous les liens de médias cités dans cet article sont en anglais

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