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Évacuations, coupures d'électricité, nombre de foyers... Quatre chiffres qui illustrent la violence des incendies qui ravagent la Californie

Des vents forts et secs pourraient attiser les flammes durant tout le week-end, selon les autorités locales.

Article rédigé par franceinfo
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Une maison brûle à Geyserville, en Californie (Etats-Unis), le 24 octobre 2019. (JOSH EDELSON / AFP)

Les pompiers luttent toujours contre plusieurs incendies en Californie (Etats-Unis), dimanche 27 octobre. Plusieurs brasiers, attisés par des vents chauds et secs, ont provoqué des coupures de courant préventives et l'évacuation d'au moins 180 000 personnes. Franceinfo revient sur quatre chiffres montrant l'ampleur de ces feux de forêt, qui menacent des milliers d'habitations.

16 incendies en cours en Californie

Le Los Angeles Times (en anglais) recense 16 feux de forêts actifs en Californie, dimanche, dans une carte reprenant les données de Cal Fire, le service des pompiers de l'Etat. Le foyer le plus important est le "Kincade Fire", qui dévore la région viticole du comté de Sonoma, près de San Francisco, depuis mercredi soir. Plus de 3 000 personnes, appuyées par une dizaine de bombardiers d'eau et une centaine de camions de pompiers, tentent de circonscrire ce feu.

L'incendie s'étendait sur plus de 12 000 hectares et n'était contenu qu'à 10%, dimanche matin. Il a détruit au moins 79 bâtiments et menace plus de 31 000 autres, selon les dernières annonces de Cal Fire. Relativement préservées lors des incendies de ces dernières années, plusieurs propriétés du comté de Sonoma, connu pour ses vins, ont été attaquées par les flammes. Des vidéos ont notamment montré le principal bâtiment de la Soda Rock Winery, vieux de 150 ans, devenu un brasier géant, à Healdsburg.

Le "Kincade Fire" ravage des vignobles de Geyserville, en Californie (Etats-Unis), le 24 octobre 2019. (JOSH EDELSON / AFP)

À des centaines de kilomètres plus au sud, un autre brasier, nommé "Tick Fire", n'était contenu qu'à 55% dimanche matin, après avoir dévoré près de 1 800 hectares, selon les pompiers. Le feu a réduit en cendres au moins six maisons. Plus de 1 300 pompiers sont mobilisés, assistés de quatre hélicoptères, pour lutter contre le "Tick Fire".

Une maison détruite par le "Tick Fire" à Agua Dulce, en Californie (Etats-Unis), le 25 octobre 2019. (MARK RALSTON / AFP)

180 000 personnes évacuées

Quelque 50 000 personnes ont été évacuées dans le comté de Sonoma, au nord de San Francisco, dès la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 octobre. Les autorités ont demandé à l'ensemble des habitants de la petite ville de Geyserville et la région de vignobles qui la bordent de partir. De nombreux résidents ont à peine eu le temps de rassembler quelques affaires avant de voir les flammes déferler. "On pensait que le feu était à trois kilomètres, mais on n'avait pas pris en compte le vent. En fait, l'incendie avançait à une vingtaine de km/h", a expliqué un résident au Los Angeles Times (en anglais).

VIDEO. De violents incendies ravagent la Californie
VIDEO. De violents incendies ravagent la Californie VIDEO. De violents incendies ravagent la Californie (FRANCEINFO)

L'ordre d'évacuation a été étendu à 180 000 personnes, dimanche 27 octobre, pour inclure la moitié de la ville de Santa Rosa. "C'est la plus importante évacuation de mémoire de shérif du comté de Sonoma", ont précisé les autorités sur Twitter. Plusieurs centres d'hébergement d'urgence affichaient complets dimanche, a indiqué le San Francisco Chronicle (en anglais). La police Santa Rosa a dû fermer l'un d'entre eux, le Finley Community Center, qui se trouvait dans la zone à évacuer. Tous les détenus de la prison North County Detention Facility ont été déplacés et le Sutter Santa Rosa Regional Hospital a été évacué.

Les autorités locales avaient également fait du porte-à-porte vendredi à Santa Clarita, à 50 kilomètres de Los Angeles, pour avertir les habitants de l'approche du "Tick Fire" et leur demander de partir. Toutes les écoles de la région avaient fermé leurs portes pour la journée, ainsi qu'une autoroute très fréquentée. Au plus fort de l'incendie, 40 000 personnes ont été sommées de quitter leur domicile. Mais plusieurs ont obtenu le droit de rentrer chez elles, dimanche, le "Tick Fire" étant maîtrisé à 55% par les pompiers.

940 000 foyers privés d'électricité

Le fournisseur d'électricité PG&E a annoncé, samedi 26 octobre, qu'il prévoyait de couper préventivement le courant à 940 000 foyers. En cause, des prévisions annonçant un "temps sec, chaud et venteux", qui pourrait attiser les flammes. La mesure affectera environ deux millions de personnes, dans 36 comtés, selon les médias américains.

Comme le souligne un témoignage recueilli par le Los Angeles Times (en anglais), les coupures d'électricité peuvent empêcher certains résidents de recevoir les ordres d'évacuation. Privés d'internet, certains habitants ne reçoivent pas les appels d'alerte sur leur ligne fixe. D'autres ont témoigné de la difficulté d'évacuer les lieux, dans le "noir absolu".

Selon le Washington Post (en anglais), PG&E est actuellement sous pression, car l'entreprise est soupçonnée d'être responsable du "Kincade Fire". L'entreprise a fait état d'un incident sur l'une de ses lignes à haute tension, près du point d'origine de l'incendie, seulement sept minutes avant le départ des flammes. "Une ligne à haute tension du même type avait causé le feu le plus meurtrier de l'Etat, le Camp Fire, en 2018", souligne le quotidien américain.

Des rafales à 150 km/h attisent les flammes

Les conditions météorologiques, avec des températures avoisinant les 30 °C, compliquent la tâche des pompiers californiens. La progression du "Kincade Fire" vers le sud est facilitée par un temps sec, un taux d'humidité très faible (14%) et un vent soutenu. Selon le Los Angeles Times (en anglais), le service de météorologie nationale (NWS) a enregistré des rafales jusqu'à 150 km/h, dimanche matin. Les prévisionnistes américains tablaient sur des vents au moins aussi importants tout au long de la journée, avant une accalmie, lundi. La semaine à venir s'annonçait tout aussi sèche que le week-end.

Un pompier surveille la progression du "Tick Fire" à Canyon Country, en Californie (Etats-Unis), le 24 octobre 2019. (MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Par le passé, ces "vents Diablo" ont contribué à attiser trois des feux les plus destructeurs de l'histoire californienne, rapporte le Los Angeles Times (en anglais). "C'est sans aucun doute un événement que nous qualifions d'historique", a déclaré David King, météorologiste au bureau de Monterey, au quotidien.

La saison des incendies fait régulièrement des ravages en Californie. Début novembre 2018, le "Camp Fire" avait détruit la petite ville de Paradise, dans le nord de l'Etat, faisant 86 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.

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