Colombie: les FARC exigent une zone démilitarisée pour un échange humanitaire
Les FARC estiment "indispensable" l'établissement d'une zone démilitarisée pour permettre un échange humanitaire entre otages et guérilleros détenus par les autorités colombiennes, a écrit la guérilla au président vénézuélien Hugo Chavez, a-t-il annoncé mardi.
"Nous considérons indispensable la démilitarisation des troupes des municipalités de Pradera y Florida (sud-est de la Colombie) pour que les chefs des FARC et du gouvernement s'accordent sur les termes et les procédures", a a lu le président Chavez, médiateur entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste) et le gouvernement d'Alvaro Uribe, en présentant sur la chaîne de télévision publique VTV deux lettres dans lesquelles les guérilleros établissent leur position.
Une des lettres était signée par le chef des FARC Manuel Marulanda et une autre de Raul Reyes, le numéro deux de la guérilla marxiste.
Ce dernier a proposé, dans son message, au président Chavez, qui entend oeuvrer pour un échange humanitaire de 45 otages, dont la Franco-Colombienne contre 500 guérilleros détenus par les autorités colombiennes, de lui faciliter une rencontre en Colombie avec son chef Manuel Marulanda.
"Nous sommes en train de préparer le terrain pour accueillir dans notre pays - et ils insistent là-dessus-, a commenté Hugo Chavez dans sa lecture de la lettre de Reyes, votre entrevue nécessaire avec le commandant Manuel Marulanda".
"L'échange de prisonniers peut marquer le pas initial vers un processus de paix", a indiqué dans sa lettre le commandant Reyes.
Les FARC cherchent dans cette réunion à expliquer à Hugo Chavez leur "vision de la solution politique pour que sa gestion solidaire aboutisse à des résultats".
Mardi, le président colombien Alvaro Uribe pour sa part avait réitéré son opposition à la démilitarisation de toute zone du pays en vue de l'échange humanitaire,et ce, en dépit d'appels successifs de son homologue vénézuélien.
Le gouvernement "ne peut autoriser des paradis d'impunité où les terroristes peuvent éviter l'action de la justice, l'action des forces institutionnelles de l'Etat", avait souligné M. Uribe lors d'une intervention publique à Bogota.
Selon le président colombien, si son administration est réellement disposée à un échange humanitaire, "nous ne pouvons offrir des zones démilitarisées".
M. Uribe avait mandaté, fin août, Hugo Chavez pour assurer une médiation en vue d'un accord qui permettrait la libération de 45 otages aux mains des FARC, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée en février 2002, et trois Américains, contre celle de quelque 500 guérilleros prisonniers.
Dimanche soir, la presse colombienne rapportait que le numéro deux des FARC, Raul Reyes avait proposé une rencontre avec Hugo Chavez dans un lieu indéterminé le 8 octobre, "le jour de l'anniversaire de la mort de Che Guevara".
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