Au bord du gouffre, la Californie sabre ses dépenses

La comparaison est certes un peu facile, mais il est trop difficile d'y résister. Tel Terminator quand il est de mauvaise humeur, Arnold Schwarzenegger, le gouverneur républicain de Californie, a passé les dépenses de son Etat à la moulinette. Après plusieurs semaines de polémique et un blocage, le Congrès de l'Etat a fini par approuver le plan drastique de réduction des dépenses qu'il a concocté (cliquer ici pour consulter le projet de loi budgétaire ).

La potion est plus qu'amère, mais la situation économique de l'Etat, qui serait la huitième économie du monde s'il était indépendant, n'est guère brillante. Lessivée par la crise économique et financière, la Californie est au bord de la faillite. Il est de tradition dans cet Etat richissime d'avoir des difficultés à boucler les budgets, mais cette fois, plombée par un déficit de 26,3 milliards de dollars, la Californie s'offre un record en la matière.

Le projet de loi adopté en début de semaine par le Sénat californien après moult tractations prévoit donc 15 milliards de dollars d'économies. Et c'est surtout l'éducation qui en fera les frais, avec une coup de neuf milliards de dollars. Le budget de la couverture maladie est pour sa part amputé de 1,3 milliards de dollars. Les fonctionnaires de l'Etat verront leur salaire baisser. Fonctionnaires et travailleurs sociaux ont d'ailleurs vivement protesté contre ces mesures qui “font payer les pauvres”.

NOUVELLES COUPES EN PERSPECTIVE

Diverses mesures ponctuelles ont aussi été adoptées, mais les parlementaires ont refusé que les fonds marins au large de la station balnéaire huppée de Santa Barbara soient ouverts à l'exploitation pétrolière. Pour que le projet passe, les démocrates ont abandonné leur projet de réduire la population carcérale de 27.000 prisonniers pour économiser 1,2 milliards de dollars.

Arnold Schwarzenegger, a salué le “courage” des parlementaires, soulignant que leur vote permettait d'éviter une hausse des impôts. Le fonctionnement des diverses administrations va pouvoir redevenir normal. Les tribunaux notamment avaient dû être en partie fermés. Mais la Californie n'est pas tirée d'affaire pour autant. “Il pourrait y avoir une nouvelle baisse des recettes. D'ici six mois, nous pourrions avoir à décider de nouvelles baisses des dépenses”, avertit Arnold Schwarznegger.

Grégoire Lecalot, avec agences