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Attentats de Boston : ce qui attend Djokhar Tsarnaev, condamné à mort

Le jeune auteur des attaques qui ont fait trois morts et 264 blessés ne sera probablement pas exécuté avant longtemps.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Photo de Djokhar Tsarnaev, présentée par le parquet américain lors du procès du jeune accusé des attentats de Boston, le 23 mars 2015. (REUTERS)

Djokhar Tsarnaev a été condamné à mort, vendredi 15 mai, pour le double attentat de Boston, qui a fait trois morts et 264 blessés en avril 2013. Mais cette sentence ne signifie pas que Djokhar Tsarnaev sera exécuté bientôt, loin de là. Voici ce qui attend le jeune homme de 21 ans, qui n'a montré aucune réaction particulière à la lecture du verdict, au tribunal de Boston.

Une "super-max", prison de très haute sécurité

Une fois la sentence prononcée, c'est au Bureau fédéral des prisons de décider où Djokhar Tsarnaev passera les prochaines années de sa vie. Il est très probable qu'il soit incarcéré dans une "super-max", un prison de très haute sécurité, où sont enfermés les détenus considérés comme les plus dangereux. Qu'il s'agisse d'ADX à Florence, Colorado, ou du couloir de la mort au pénitencier de Terre Haute, Indiana, ces lieux de détention sont construits "pour couper totalement du monde" les condamnés.

Dans les montagnes du Colorado, "l'Alcatraz des Rocheuses" héberge tout ce que le pays compte de terroristes condamnés pour avoir perpétré ou préparé des attaques à la bombe. Les détenus y sont parfois transférés en hélicoptère Black Hawk, et des patrouilles armées jusqu'aux dents parcourent le complexe pénitenciaire surplombé par douze miradors, détaille CNN. D'anciens gardiens décrivent les conditions de vie dans la prison comme "pires que la mort" : isolement total 23 heures par jour, repas glissés par un trou dans la porte, une fenêtre en forme de meurtrière qui empêche de voir le ciel, entraves aux poignets, chevilles et au cou à chaque sortie de cellule…

Mais c'est plus certainement à Terre Haute, le "Guantanamo du Nord" que sera envoyé Djokhar Tsarnaev. La prison abrite aussi plusieurs terroristes dans son quartier de très haute sécurité, qui compte une cinquantaine de cellules. Les conditions décrites par Business Insider semblent à peine plus souples. "Ils peuvent sortir de leur cellule trois fois par semaine pour aller dans une cage", décrit une religieuse, ancienne conseillère spirituelle de la prison. Mais les détenus ont la possibilité de se parler depuis leurs cellules respectives. C'est dans ce centre pénitencier que se déroulent désormais les rares exécutions fédérales.

Un long processus d'appel ?

Dans la majeure partie des Etats où le châtiment est encore en vigueur, chaque condamnation à mort est automatiquement réexaminée. Ce n'est pas le cas pour les condamnations fédérales, dont relève Djokhar Tsarnaev. C'est à lui que revient donc la décision de faire appel. S'il le fait, il entamera un nouveau processus judiciaire qui pourrait conduire l'affaire jusqu'à la Cour suprême.

Tout au long de ces nouvelles étapes, c'est principalement en attaquant la forme juridique du procès, et non en remettant en question la culpabilité du condamné, que les avocats tentent d'obtenir une révision. Chaque recours suspend l'application de la peine. C'est en partie ce qui explique pourquoi les détenus restent en moyenne 10 à 15 ans dans le couloir de la mort, dans les Etats où les exécutions sont fréquentes.

Probablement pas d'exécution

Il est tout à fait possible que Djokhar Tsarnaev ne soit jamais exécuté. Les condamnations à mort à l'échelle fédérale sont extrêmement rares et leur application l'est encore plus. Le jeune homme sera le 62e prisonnier du couloir de la mort fédéral. A 21 ans, il sera aussi le plus jeune. Seulement trois hommes ont été exécutés au niveau fédéral depuis 1988, sur 74 condamnés. Dans le même laps de temps, 722 prisonniers ont été exécutés après des condamnations infligées au niveau des Etats.

Plusieurs raisons l'expliquent, notamment les multiples problèmes posés par l'injection létale, méthode la plus couramment employée. Le président américain Barack Obama a demandé l'examen de l'utilisation de l'injection létale, après plusieurs exécutions ratées qui avaient provoqué la lente et douloureuse agonie des condamnés, imposant de fait un moratoire sur les exécutions fédérales. 

En outre, la population américaine ne tient plus vraiment à la peine de mort. Austin Sarat, professeur en sciences politiques, explique ainsi à Reuters qu'il semble que "les Américains souhaitent des condamnations à mort, pas des exécutions". En d'autres termes, des peines purement symboliques.

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