Affaire DSK : les révélations du New York Times
Le quotidien cite deux enquêteurs du bureau du procureur qui mettent en doute les propos et accusations de la femme de chambre. Celle-ci aurait notamment appelé un trafiquant de drogue, actuellement en prison, au lendemain de son agression présumée au Sofitel. Une conversation téléphonique dont il existerait un enregistrement, au cours de laquelle elle aurait "discuté de l'intérêt de poursuivre les accusations' contre l'ancien ministre français.
À lire le New York Times, c'est le portrait de mère parfaite et sans histoire de la jeune femme qui s'écroule. Portrait que se sont échinés à dresser ses défenseurs. Selon les deux mêmes enquêteurs cités par le journal, elle pourrait être impliquée de près ou de loin dans des activités criminelles, aurait touché notamment plusieurs virements pour un montant total de 100.000 dollars, ces deux dernières années. L'un d'eux provenant du détenu cité plus haut, arrêté en possession de 200 kilos de marijuana.
D'autres éléments troublants sont relevés par les enquêteurs du bureau du procureur. La jeune femme de 32 ans paie chaque mois pour plusieurs centaines de dollars à plusieurs compagnies de téléphone.
La femme de chambre a par ailleurs indiqué aux enquêteurs avoir précisé dans sa demande d'asile aux Etats-Unis qu'elle avait été violée par le passé. Mais cela ne figure pas dans la demande.
Elle aurait enfin indiqué avoir été victime d'une mutation génitale, mais cet élément ne figure pas non plus dans la demande d'asile, toujours selon le NYT qui cite un enquêteur du procureur.
"Mensonges"
Cela signifie-t-il que l'agression sexuelle n'a pas eu lieu ? Non, ces nouveaux éléments ne permettent pas de le déduire. D'ailleurs, Nafissatou Diallo, selon le NYT, maintiendrait fermement ses accusations. En revanche, ces révélations jettent le doute sur la crédibilité de l'accusatrice. Une des sources du quotidien américain affirme qu'"elle a continuellement menti, depuis ses premières allégations le 14 mai dernier".
_ Or, selon l'avocat pénaliste des barreaux de Paris et New York Denis Chemla, sur France Info, "à partir du moment où l'accusation n'est plus sûre, le procureur est bien moins susceptible de s'engager dans un tel combat." On pourrait donc, d'après lui, s'orienter vers "la fin du dossier" et l'absolution totale de DSK.
Cécile Quéguiner, avec agences
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