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Uranium: Téhéran hausse le ton

Pour le président du Parlement iranien, l'Occident cherche à "tromper" l'Iran avec le projet d'accord de l'AIEA
Article rédigé par France2.fr
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Le directeur général de l'AIEA, Mohamed el-Baradeï, le 21 octobre 2009 à Vienne. (© AFP/SAMUEL KUBANI)

Pour le président du Parlement iranien, l'Occident cherche à "tromper" l'Iran avec le projet d'accord de l'AIEAPour le président du Parlement iranien, l'Occident cherche à "tromper" l'Iran avec le projet d'accord de l'AIEA

L'Iran donnera sa réponse la semaine prochaine au projet d'accord de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

La proposition de l'AIEA prévoit que la République islamique expédie la majorité de son stock d'uranium faiblement enrichi en Russie, où il serait enrichi davantage, puis en France.

Dans l'Hexagone, il serait converti en combustible pour un réacteur de recherches à Téhéran servant à fabriquer des isotopes à usage médical.

Quatre inspecteurs de l'AIEA sont attendus dimanche sur le site iranien d'enrichissement d'uranium de Qom. Ce site, implanté sous la montagne à une centaine de km de Téhéran, non loin de la ville sainte de Qom, pourra accueillir, selon la partie iranienne, 3000 centrifugeuses d'enrichissement d'uranium. Son existence n'avait été révélée à l'Agence que le 21 septembre.

Les déclarations du président du Parlement

"Les Occidentaux cherchent à nous embarquer dans une direction pour (nous) tromper et nous imposer des choses", a dit samedi Ali Larijani. "Ils affirment qu'ils nous donneront le combustible avec un niveau d'enrichissement à 20 % à condition que nous leur donnions notre uranium enrichi (à 3,5 %), nous ne voyons aucun lien entre ces deux choses", a-t-il ajouté.

"Dans l'affaire nucléaire, les Occidentaux ne doivent pas chercher à (nous) tromper, car nous avons un réacteur de recherche et selon les règles de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ils doivent nous fournir le combustible", a-t-il déclaré.

L'évolution du dossier

Dans un premier temps, l'AIEA croyait savoir que Téhéran envisageait favorablement ce plan, déjà accepté par les Etats-Unis, la Russie et la France.

Le directeur général de l'AIEA , Mohamed ElBaradeï, qui a présenté mercredi à Vienne son projet aux délégations iranienne, américaine, française et russe, avait demandé à l'Iran, aux Etats-Unis, à la France et la Russie de lui communiquer leur réponse ce vendredi.

A l'heure qu'il est, tous les pays, à l'exception de l'Iran, ont approuvé la proposition de l'AIEA. Téhéran a indiqué à Mohamed El Baradei "étudier la proposition dans le détail et dans un esprit favorable, mais qu'il lui fallait encore du temps jusqu'au milieu de la semaine prochaine pour apporter sa réponse".

Les Etats-Unis ont rapidement indiqué qu'il pouvaient "attendre quelques jours" la réponse de l'Iran. "Mais nous n'allons pas attendre éternellement", a dit le porte-parole du département d'Etat, Ian Kelly.

L'Iran demande à acheter le combustible

Sans se prononcer sur le plan de l'AIEA, l'Iran a renvoyé vendredi la balle aux grandes puissances en proposant plutôt d'acheter le combustible nucléaire nécessaire à son réacteur de Téhéran. Le projet ElBaradeï invite l'Iran à transférer d'ici à la fin de l'année 1.200 de ses 1.500 kg d'uranium faiblement enrichi. Or, la réaction iranienne laisse supposer que Téhéran souhaite amender la proposition internationale pour en limiter la portée, notamment sur la quantité d'uranium transféré à l'étranger.

L'objectif du plan de l'AIEA

Le compromis mis au point à Vienne à l'issue de laborieuses tractations permettrait, s'il était mis en oeuvre, de tester dans un premier temps la volonté des Iraniens de n'utiliser l'uranium enrichi qu'à des fins civiles. Ensuite, en cas de succès de la méthode, viendrait le temps de négociations plus larges, comme le veulent les Occidentaux, sur des garanties iraniennes d'un renoncement à tout programme nucléaire militaire en échange d'une vaste coopération commerciale et technologique.

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran a toujours démenti en assurant que ses objectifs nucléaires sont strictement civils. L'idée est de s'assurer que l'uranium iranien faiblement enrichi ne soit pas détourné à des fins militaires: la fabrication d'une éventuelle bombe nécessitant un enrichissement à 90 % contre une capacité actuelle à 5%.

Les Iraniens font de cette affaire une question de fierté nationale.
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