Un "califat islamique" proclamé en Irak et en Syrie
Ne dites plus "Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL), mais juste "Etat islamique". En ce premier jour de ramadan, les djihadistes, qui tiennent certaines zones d'Irak et de Syrie, ont voulu marquer les esprits. En changeant de nom, pour se donner de l'importance, et surtout en proclamant un "califat islamique" sur les zones occupées. Et un "calife", leur chef Abou Bakr Al-Baghdadi - ce qui n'est pas rien : un calife, c'est le successeur du prophète Mahomet, l'"émir des croyants".
Le porte-parole de l'EIIL explique que le califat s'étendra d'Alep, au nord de la Syrie, à Diyala, à l'est de l'Irak. "Musulmans, rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l'Occident. Revenez à votre religion" , a-t-il martelé. "Il est du devoir de tous les musulmans de prêter allégeance (au calife) et de le soutenir" .
Concurrencer Al-Qaïda
L'annonce n'est franchement pas passée inaperçue. Parce qu'elle a eu lieu le premier jour de ramadan, bien sûr. Pour Charles Lister, un expert des mouvements islamistes au Brookings Doha Center, "tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s'ils soutiennent l'Etat islamique ou s'ils s'oposent à lui" . Et surtout, "cela pose un véritable danger à Al-Qaïda et à son leadership" .
En Irak, où l'EIIL est soutenu par des ex-officiers de Saddam Hussein, le groupe est implanté dans la province d'Al-Anbar, à l'ouest, et a mis la main en juin sur Mossoul, la deuxième ville du pays, une grande partie de sa province Ninive, au nord, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala, à l'est, Salaheddine et Kirkouk, à l'ouest.
Reste que, sur le terrain, la situation n'est pas stabilisée. L'armée irakienne a lancé une vaste contre-offensive pour tenter de reprendre Tikrit et d'autres villes du nord du pays - des villes conquises par EIIL lors de son offensive-éclair du 9 juin.Selon l'ONU, plus d'un million d'Irakiens ont fuit leur domicile en raison des combats.
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