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Turquie : le gouvernement retire son projet de loi controversé sur les agressions sexuelles sur mineures

Ce texte, qui aurait permis aux auteurs d'agressions sexuelles d'échapper à la condamnation, en épousant leurs victimes, sera renvoyé en commission pour trouver une version plus "consensuelle", a indiqué, mardi, le Premier ministre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme manifeste à Istanbul, le 19 novembre 2016, contre un projet de loi qui permettrait aux agresseurs sexuels de mineures d'échapper à une condamnation en épousant leurs victimes. (MAXPPP)

Le projet avait fait scandale en Turquie et dans le reste du monde. Le Premier ministre turc a annoncé, mardi 22 novembre, le retrait d'un projet de loi qui aurait permis aux auteurs d'agressions sexuelles sur des mineurs d'échapper à la condamnation en épousant leurs victimes. 

Le texte n'est pas pour autant abandonné, mais sera remanié. "Nous allons renvoyer ce projet de loi en commission afin de parvenir à un texte consensuel", a annoncé le Premier ministre, Binali Yildirim, qui assure que les partis d'opposition pourront formuler des propositions. La veille, le président Recep Tayyip Erdogan avait appelé à trouver un consensus "en prenant en compte les critiques et les recommandations issues des différentes composantes de la société".

Plus de 800 000 signatures contre le texte

Le texte prévoyait de suspendre la condamnation d'une personne pour agression sexuelle sur mineur, sauf s'il s'agissait d'un viol, commise avant la mi-novembre 2016, si son auteur épousait sa victime. La mesure aurait été appliquée une seule fois et de manière rétroactive, et aurait pu concerner 3 000 personnes. Soumise par le parti au pouvoir, elle avait été votée par le Parlement jeudi en première lecture, et devait être présentée en deuxième lecture mardi.

Des milliers de Turcs, soutenus par des partis d'opposition et des ONG de protection de l'enfance, ont manifesté contre ce projet au cours du week-end. Une pétition appelant à son retrait a recueilli plus de 800 000 signatures. L'ONU avait exprimé son inquiétude au sujet de ce texte.

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