Trois journalistes d'un quotidien ivoirien, dont un Français, ont été écroués vendredi à Abidjan pour "vol de document"
Les trois journalistes, qui travaillent pour Le Nouveau courrier, ont refusé de révéler leurs sources après la publication des conclusions d'une enquête judiciaire sur la filière cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial.
Ils devraient comparaître devant un tribunal "dès la semaine prochaine", a indiqué leur avocat, Me Désiré Gueu.
Guillaume Gbatto, secrétaire général du Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (Synapp-ci), a dit avoir demandé vendredi au procureur que les personnes mises en cause soient traitées "sous le régime de la loi sur la presse, qui ne prévoit pas d'emprisonnement des journalistes".
Mais le procureur Raymond Tchimou, chargé de l'enquête sur la filière cacao, a choisi de les "traiter sous le régime de droit commun", a-t-il souligné. "On n'a pas eu gain de cause, c'est dommage", mais "nous allons poursuivre le combat", a ajouté M. Gbatto.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisation dont le siège est à New York, a accusé dans un communiqué le parquet ivoirien de "criminaliser le journalisme d'investigation" et a appelé à libérer "immédiatement" les journalistes.
Ouverte en octobre 2007 à la demande du président Laurent Gbagbo, cette vaste enquête judiciaire avait abouti à l'arrestation en juin 2008, pour "détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie", de la quasi-totalité des responsables de la juteuse filière (dont des proches de M. Gbagbo), soit une vingtaine de personnes.
Leur procès n'a toujours pas été officiellement programmé.
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